vendredi 9 octobre 2009

Mgr Maroy rentre d'urgence à Bukavu suite aux événements malheureux qui frappent la région.

Lettre du Synode à l'archevêque de Bukavu contraint de rentrer dans son pays
Suite aux épisodes de violence enregistrés dans son diocèse

ROME, Jeudi 8 octobre 2009 (ZENIT.org) - Nous reprenons ci-dessous la lettre que les présidents délégués et le secrétaire général du Synode des Évêques ont adressée à Mgr François Xavier Maroy Rusengo, archevêque de Bukavu, en République démocratique du Congo, suite aux épisodes de violence enregistrés dans son diocèse, dont l'archevêque avait parlé lors de son intervention au Synode, mardi dernier.

LETTRE DES PRÉSIDENTS DÉLÉGUÉS ET DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L'ARCHEVÊQUE DE BUKAVU
Excellence,les Évêques réunis dans la Deuxième Assemblée Spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques sous la Présidence du Saint-Père le Pape Benoît XVI ont appris qu'en son Archidiocèse de Bukavu de la République Démocratique du Congo, on enregistre des désordres incluant des paroisses incendiées, des affronts infligés à des prêtres pris en otage avec des demandes de rançon, engendrant une situation telle que maintenant vous voilà contraint de retourner parmi vos fidèles en proie aux tourments et aux périls.À ce propos, au nom de toute l'Assemblée nous vous exprimons notre solidarité fraternelle dans l'espoir que la réconciliation et la Bonne Nouvelle de l'Évangile, comme nous le rappelle ces jours-ci la réflexion synodale, soit accueillie comme la voie partagée par tous pour parvenir à des conditions de vie humaines fondées sur les valeurs de la justice, renforcées par le désir de la paix qui est un don de Dieu.Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir transmettre nos cordiaux sentiments de solidarité religieuse à tous les membres du Peuple de Dieu qui vit et souffre dans l'Archidiocèse: les prêtres, les religieux, les religieuses, les diacres, les catéchistes, les laïcs et tous les hommes de bonne volonté.Dans le même temps, nous invitons les autorités civiles légitimes à faire tout leur possible pour le retour de l'ordre dans la justice, pour instaurer et garantir la paix, indispensable pour une vie normale de la chère population.Confiants en la miséricorde de Dieu et en l'intercession de Marie, Reine de l'Afrique et Reine de la Paix, nous vous assurons de nos prières afin que la justice et la charité permettent à son Archidiocèse, à la région des Grands Lacs et à toute l'Afrique d'obtenir des jours paisibles et une vie

Des prêtres enlevés, des communautés pillées dans le diocèse de Bukavu


DECLARATION DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO
(CENCO) SUR LES ENLEVEMENTS ET LES VIOLENCES FAITES AUX ECCLESIASTQUES DES L'ARCHIDIOCESE DE BUKAVU
La nuit du 2 au 3 octobre 2009, des hommes en uniforme ont enlevé deux prétres et un
séminariste à la paroisse de Chierano dans l'archidiocèse de Bukavu. Ils les ont malmenés et ont
emporté tous leurs objets de valeur avant d'incendier le presbytère. Après que I'on eut payé une
rangon des cinq mille dollars exigés, ils ont libéré les prétres enlevés ainsi que le séminariste.
Alors que ce geste ignoble a créé un choc au sein de la population de Bukavu, le mème
scénario vient d'ètre reproduit la nuit du 5 au 6 octobre 2009 à Nyangezi dans la communauté
religieuse des frères Maristes et à l'intemat de I'Institut Weza dont ils ont la charge. La vie des
frères et des élèves a été sérieusement mise en danger par des hommes en uniforme qui ont
emporté des sommes d'argent de la communauté religieuse et de I'internat.

Ces actes abjects contre des personnes dont la vie est généreusement dévouée au service
des autres appellent une vigoureuse désapprobation. Car, en portant atteinte à leur vie et aux
structures de I'Eglise, c'est à la population elle-mème que I'on s'en prend lorsque l'on sait ce que
l'Eglise qui est à Bukavu représente et fait pour ce peuple meurtri par des violences injustes et
imméritées.

La CENCO condamne énergiquement ces actes infîmes. Elle rappelle aux autorités
tant politico-admnistrat ives que policières et militaires leur grave obligation de protéger la
population et ses biens. L'Eglise est au service de tous, elle mérite une attention spéciale de ceux
qui ont pour tàche de veiller à la sécurité de la population et de ses biens. Elle demande qu'une enquète sérieuse soit diligentée pour identifier les auteurs et les commanditaires de ces actes ignobles afin que justice soit faite.
La CENCO exprime sa proximité à la population de Bukavu et plus spécialement à
lnarchevèque de Bukavu, Son Excellence Monseigneur Frangois Xavier Maroy, aux prètres
enlevés, au séminariste ainsi qu'aux frères Maristes. Elle leur assure sa prière pour la paix.

Faità Rome,le 07 octobre2009
+ Nicolas DJOMO LOLA
Evèque de Tshumbe
Présidendt e la CENCO

vendredi 19 juin 2009

Les couveuses en panne à la Clinique Universitaire de Kinshasa!

La Clinique universitaire de Kinshasa reflète dans ses différents services la misère et la crise qui secouent tous les secteurs de la vie nationale en Rdc. Il suffit de visiter, par exemple, le département de la pédiatrie, précisément le service de néonatologie, pour s’en rendre compte. Hier, l’une des fleurons de formations médicales de Kinshasa, aujourd’hui, cette clinique est devenue l’ombre d’elle-même. Non seulement l’équipement adéquat fait défaut, mais certains matériels se trouvent dans état de délabrement avancé.
Il faut toute l’ingéniosité du personnel médical pour les faire fonctionner. C’est le cas de couveuses installées dans le service de néonatologie pour poursuivre le cycle du développement des enfants prématurés, Don du gouvernement japonais offert à la Rdc depuis 1967, notez que certains dirigeants du pays n’étaient pas encore venus au monde, ce matériel vital pour la survie des prématurés n’a jamais été remplacé. Apparemment, personne ne semble s’en préoccuper tant au niveau du gouvernement central que du gouvernorat de Kinshasa.
Le médecin qui dirige le département de la pédiatrie de la clinique universitaire de Kinshasa fait recours à la méthode antique pour arriver à faire fonctionner les couveuses en panne, en utilisant les bouillottes, pour parvenir à chauffer et maintenir la température normale pouvant aider le prématuré à bien vivre.C’est ce qui justifie, le cri de détresse lancé, au travers de leurs parents, par les enfants prématurés qui naissent à la clinique universitaire, aux autorités et à toutes les personnes de bonne foi pour doter cette formation médicale des couveuses modernes.
Point n’est besoin d’indiquer que cette clinique est l’un des miroirs qui projettent à l’extérieur la manière dont les soins médicaux sont dispensés en Rdc. La clinique universitaire est une institution sanitaire de haut standing en République Démocratique du Congo en général et à Kinshasa en particulier. Elle regorge de beaucoup de départements et dispose de bons médecins et d’un personnel bien formé.Cependant, le manque d’un équipement moderne adéquat ne permet pas à ce personnel soignant de donner le meilleur d’eux-mêmes. Le département de la pédiatrie de la clinique universitaire de Kinshasa dans son service de Néonatologie et prématuré, pour ne prendre que cet exemple, dispose d’une salle où sont installées 12 couveuses. Ce matériel est tombé en panne et aucun appareil ne fonctionne. Il semblerait qu’on attend encore que les Japonais qui nous avaient gratifié de ce don fasse encore le même geste humanitaire!!! Ironie ou vérité?

Walungu vit son calvaire



Sur la photo, des enfants de Walungu jouant sur le terrain de foot paroissial

OPERATIONS KIMYA II :
Un effroi dans la population de Walungu.

1. Constat.

Les opérations « Kimya II » visent à traquer les FDLR jusqu’à leur dernier retranchement.


La promesse faite par le Chef de L’Etat sur la traque des FDLR est sur le point de se concrétiser.
En effet, le jeudi 04 juin 2009, le chef d’état major de l’armée congolaise a tenu à Walungu un conseil de sécurité avec les officiers militaires de la 17e brigade basée à Walungu et à partir de ce même jeudi jusqu’à dimanche 07 juin 2009, des camions pleins de militaires ont fait leur entrée dans le chef lieu dudit territoire.

Cependant, l’arrivée de ces militaires crée la panique au sein de la population, notamment à cause de la présence massive des rwandophones dans les troupes.
En plus, la nuit du jeudi 04 juin 2009, les militaires FARDC s’apprêtaient à dévaliser la boutique « sans problème » du centre commercial de Walungu appartenant à Mr. Jean Marie » C’est grâce à l’intervention des enfants de la rue qui se sont opposés que le drame a été évité de justesse.

Le Samedi 06 juin 09, à partir de 14 heures, la route quittant Walungu centre vers le groupement de kaniola a été vidée de tout passant et abandonnée aux militaires qui ne laissaient personne passer sans le contraindre à transporter leurs bagages jusque tard dans la nuit. Certaines personnes ont été rançonnées et dépouillées de leurs biens.

2. L’effroi au sein de la population.

La panique causée par l’annonce du début des opérations Kimya II a poussée nombreuses populations à abandonner leurs villages. Certaines familles des localités de Cisaza,Cindubi,… du groupement de Kaniola prennent bagages,poules, chèvres et enfants et se dirigent vers Walungu centre en quête de sécurité. Notons que les combattants FDLR ( forces démocratiques pour la libération du Rwanda) sont amassés autour de la forêt de Mugaba et s’apprêteraient à se défendre contre toute attaque des FARDC.
Tous ces déplacés craignent les représailles des FDLR et les dommages collatéraux des opérations kimya II sur la population. Les FDLR annoncent qu’elles se vengeraient en premier lieu sur les civils.
3. Recommandations et cris d’alarme.

La vie du peuple est donc en danger. Les cas des victimes des FDLR et des maladies, suite à la non assistance, risquent de connaître un accroissement exponentiel dans les jours qui suivent, si aucune action n’est entreprise. Il appartient à l’Etat Congolais de protéger et de sécuriser toute cette pupulation du Kivu. A quand la paix?

mercredi 17 juin 2009

La situation des enfants nous interpelle!

La pauvreté dans laquelle vit la population congolaise et les enfants en particulier, est choquante. Loin des écoles et des salles de jeux pour enfants, le long des rues et dans les marchés, ils sont plusieurs dizaines d’enfants désœuvrés, des enfants de rue ou ceux qui exercent de petites activités lucratives qui contribuent à la survie de leurs familles. Cette pauvreté qui se répercute sur la vie des enfants est telle que des sources onusiennes affirment qu’environ «71 pour cent des ménages en République démocratique du Congo (RDC) vivent en dessous du seuil international de pauvreté qui est de l’équivalent d’un dollar américain par jour et qu’environ 80 pour cent des ménages congolais souffrent de la pauvreté dite non monétaire». A Kinshasa, la capitale congolaise, comme dans les provinces, plusieurs jeunes de moins de 18 ans issus de familles pauvres, dont Auguy Wata, 15 ans, ont parlé à IPS à propos de cette pauvreté qui les «prive de toute chance de devenir un jour des personnes capables de servir le pays». Wata, un des sept enfants d’une famille des parents séparés mais dont la mère est morte pendant qu’il était très jeune, a abandonné l’école à 12 ans faute des frais de scolarité. Il est «devenu cireur de chaussures dans la rue depuis l’âge de 13 ans et gagne l’équivalent en francs congolais d’environ un ou deux dollars américains par jour avec pour tout capital investi une brosse à chaussures et deux boîtes de cirage noir et brun», ce qui lui permet de «contribuer aux charges quotidiennes de la famille». Sur ses six autres frères, un seul a pu poursuivre les études, dit-il. «Tous les autres sont désœuvrés». Pour sa part, Michael Lusanga, 17 ans, a dit à IPS qu’il est «issu d’une famille de quatre enfants dont seulement deux ont eu la possibilité de poursuivre les études». Ses parents ne travaillent pas, mais, ajoute-t-il, de temps en temps, sa mère «fait un petit commerce sur la rue». Ayant arrêté les études à 15 ans pour chercher de petits boulots pouvant l’aider à «contribuer aux charges de la famille», tous les matins, Lusanga fait environ 30 kilomètres à pieds pour venir laver les voitures des fonctionnaires des Nations Unies dans la commune de Gombe, à Kinshasa, et gagner environ un dollar par voiture. Il fait ainsi environ «60 km pour gagner par jour trois à six dollars, notamment à cause de plusieurs autres jeunes désœuvrés avec qui il est obligé de partager ce travail». La situation de Wata et Lusanga n’est pas isolée. Selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), rendu public le 5 juin, et dont copie est parvenue à IPS, «plus de 25 millions d’enfants représentant 39 pour cent de la population totale de la République Démocratique du Congo n’ont pas accès aux services sociaux de base de qualité et sont, de ce fait, privés de la jouissance de leurs droits à la survie, au développement et la protection».
Selon l’UNICEF, «la pauvreté qui affecte 77 pour cent des enfants» est due «aux inégalités sociales et aux disparités géographiques importantes dans l’accès aux ressources et aux services sociaux essentiels» mais aussi aux «effets des conflits et de l’instabilité politique et sociale que le pays a connus au cours des quinze dernières années». Comme l’ont déjà recommandé plusieurs organisations nationales et internationales, l’UNICEF, à son tour, estime que pour remédier à cette situation, l’Etat congolais doit non seulement «améliorer ses capacités institutionnelles des services publics, améliorer l’offre et la demande des services sociaux de base, améliorer le cadre de vie des ménages», mais doit aussi «renforcer les dispositions institutionnelles de protection sociale».
Le ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant regrette tout autant que «le DSRP ne soit pas mis en œuvre pour lutter réellement contre la pauvreté et protéger les enfants congolais». Esther Kamwanya, qui est directrice de l’inspection dans ce ministère après y avoir été conseillère juridique et chargée de la protection de l’enfant, a indiqué à IPS que le seul «mérite du DSRP est d’avoir tenu compte de l’enfant comme groupe spécifique» alors que la plupart des programmes ministériels «considèrent l’enfant dans un ensemble de personnes vulnérables sans spécificité».
Marie Noël Cikuru, coordonnatrice de l’ONG «Vision d’espoir» basée à Bukavu, dans l’est de la RDC, qui lutte pour la protection des enfants et des femmes, et Fernandez Murhola, président de la société civile de Kinshasa, ont exprimé à IPS la déception des activistes des droits de l’Homme. Tous les deux déplorent que finalement, «même la loi adoptée par le parlement et promulguée en janvier 2009 par le président de la République pour la protection de l’enfant, n’ait pas tenu compte des aspects matériels de la pauvreté dans laquelle vivent les enfants congolais». Pourtant, soulignent ces deux activistes, «cette loi se voulait un espoir pour l’amélioration directe de la condition générale de l’enfant en mettant en œuvre les recommandations spécifiques du DSRP».

jeudi 28 mai 2009

Les jeunes avec la pierre du volcan à Goma

Un marteau, quelques bouts de ferraille faisant office de burins et un bon physique suffisent pour gagner son pain à Goma. Parmi les nombreux « petits boulots » vers lesquels se tournent de plus en plus les jeunes de Goma pour assurer leur survie, figure le « Bula matari », casseur de pierre, en langue Kikongo.

La lave volcanique solidifiée qui couvre le sol de Goma constitue à la fois un obstacle pour ceux qui veulent entreprendre des travaux de construction et un gagne-pain pour ceux qui se professionnalisent dans la taille de cette roche noire sortie du Nyiragongo lors de l’éruption de 2002. Les services des Bula matari sont sollicités tantôt creuser une fausse septique, tantôt briser la lave afin de dégager un passage.

J’en ai croisé deux près de chez moi. A l’invitation d’un de mes voisins, ces gaillards avaient pour mission d’affronter la roche et creuser un fossé de trois mètres de profondeur. Impossible de leur faire dire combien gagneront-ils après la tâche. « Secret professionnel » m’a tout simplement rétorqué Jérôme, 35 ans, père de trois enfants. « Je vis de ce métier depuis six ans. Plutôt que d’aller mendier ou voler, je préfère travailler. Ce n’est pas facile mais au moins je peux subvenir aux besoins primaires de ma famille s». A-t-il renchéri.

En attendant les bulldozers des 5 chantiers pour déblayer les rues de la ville et la partie de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Goma couverte de larve, la population se contente pour l’instant des services des Bula matari. Durant le sommeil du Nyiragongo, ses employés œuvrent sans relâche et tirent profit de l’absence d’une intervention des autorités compétentes pour couvrir les traces de la dernière éruption, 7 ans après la tragédie.

vendredi 1 mai 2009

Des enfants démobilisés... ensuite recrutés de force!

La plupart de ces enfants étaient issus du CNDP et du Pareco. Ils avaient été séparés de ces groupes au mois de février dernier lors des opérations d’intégration intégrée. Deux mois plus tard, certains d’entre eux ont à nouveau été recrutés par leurs anciens commandants, selon des témoins qui l’ont déclaré à une délégation de la Monuc.
« Nos enfants qui étaient démobilisés et à qui des documents attestant leur démobilisation ont même été remis ont encore été pris de force dans l’armée. Ils exhibaient leurs documents, mais leurs anciens commandants les déchiraient avant de les amener de force », a témoigné un parent. Ceux qui ne le sont pas encore, d’après les mêmes sources, vivent au quotidien dans une situation de panique et d’inquiétude. C’est le cas de trois de ces enfants qui sont toujours séparés de leurs familles depuis leur démobilisation en février.
D’après leur propre témoignage, ces enfants seraient indésirables même pour leurs parents respectifs qui redoutent des représailles de leurs anciens commandants. D’autres encore ont du mal à s’intégrer dans la vie civile du fait qu’ils n’ont pas de documents attestant leur démobilisation. Mais le commandant FARDC opérant sur l’axe Ufamandu affirme de son côté n’avoir pas encore reçu un rapport sur une menace qui pèserait sur les enfants démobilisés. Il promet néanmoins des investigations à ce sujet.

jeudi 30 avril 2009

Traque FDLR, dans le Sud-Kivu, la terreur!


Kimya II, préoccupe Bukavu et le Sud Kivu

Bukavu : ce jeudi 30 avril 2009 - La province du sud Kivu s’apprête a vivre l’une de ses périodes les plus difficiles avec le début de l’opération KIMYA II, opération destinée à traquer les éléments FDLR installés dans cette partie de la RDC.

C’est depuis maintenant plusieurs semaines que la population du Sud-Kivu assiste au déploiement massif des militaires provenant en grande partie de la province voisine du nord Kivu. Selon nos sources, il y aurait déjà trois brigades juste dans le rayon MITI – CIVANGA – KAVUMU, soit environs 12milles hommes armés prêts à s’engager sur le front pour démanteler les rebelles hutu Rwandais.

Selon le ministre congolais de la défense nationale, Ch. MWANDO SIMBA cette opération pourrait être déclenchée dans une dizaine de jours et des mesures adéquates ont été prises pour épargner les civils de toutes les conséquences néfastes de cette opération.
De leur coté les rebelles Hutu Rwandais se disent aussi prêts à se battre jusqu’au dernier souffle pour se défendre et menacent clairement les populations locales de représailles à la suite de cette opération.

Depuis qu’il y a ce déploiement massif, les signes d’une grande crise et d’une violence de rare intensité se manifestent un peu partout dans la province ; c’est notamment des cas d’assassinat dans la ville de Bukavu et à l’intérieur de la province. Dans la ville, dans trois mois l’on dénombre plusieurs cas d’assassinats dont cinq militaires et un policier ont été abattu dans la commune d’Ibanda au quartier NGUBA, le dernier cas en date est celui d’un adjudant chef abattu dans la nuit de ce mardi au mercredi 29 avril ; un avocat prêts la cour d’appel de Bukavu et assistant d’université a aussi été froidement abattu chez lui dans sa maison sur Avenue KIBOMBO en commune d’IBANDA toujours.
A l’intérieur de la province les FDLR et les militaires de l’armée loyale font aussi parler d’eux par des assassinats et autres violations manifestes des droits de la personne humaine ; dans le territoire de SHABUNDA par exemple, ces inciviques encerclent plusieurs villages et localités dans le groupement de BAMUGUBA SUD, de WAKABANGO I et II et dans celui de BAKISI. Ils se disent prêts à se battre jusqu’au dernier goûte de sang.
A CIVANGA dans le territoire de KABARE ces militaires qui se disent des FARDC se rendent champion en violation des droits de l’homme ; des assassinats sommaires en terme de règlement des comptes, des vols, viols et autres exactions sont devenus monnaie courante dans cette partie de la province. Et lorsque l’on interpelle l’autorité provinciale celle-ci se contente de dire que dans une famille il ne manque jamais des récalcitrants… quelle honte…

L’on signale aussi un mouvement d’un déplacement massif de ces rebelles Hutu Rwandais qui quittent certaines zones du nord Kivu pour venir renforcer leurs frères et amis au Sud-Kivu, une source proche du HCR nous renseigne que des centaines voire des milliers de Hutus se dirigent du territoire de WALIKALE vers SHABUNDA et KALEHE.

La population constate impuissant ce déploiement massif des militaires des FARDC, en grande partie issus du CNDP et se pose plusieurs questions notamment sur l’organisation et l’encadrement de ces éléments armés. Ces militaires tous venus du CNDP et avec tout ce qu’on sait de ce groupe armé montée de toutes pièces par le Rwanda et appuyé tant en armes qu’en hommes de troupe par ce pays suscitent plusieurs commentaires dans les rues et villages de la province du Sud-Kivu. Sont-ils réellement des militaires de FARDC ? Ne sont ils pas des militaires de l’armée ruandaise qu’on présente comme combattants du CNDP ? Plus de 15 brigades ont été brassés depuis le début de la transition en RDC, pourquoi ne pas recourir à ces brigades brassées pour mener cette opération ?

Pour la majeure partie de la population Sud-Kivu tienne il y a plusieurs zones d’ombre dans toutes ces histoires en commençant par les accords entre le président KABILA représenté par son missi domini, le général John NUMBI, commandant de la Police Nationale et investi depuis un temps par on ne sait quelle loi comme ambassadeur omnipotent et plénipotentiaire de la RDC jusqu’à commencer à signer des accords et conventions avec des Etats tiers à l’insu de toutes les institutions compétentes en la matière.
Les accords entre KABILA et KAGAME sont et demeurent jusque là inconnus. Pourquoi ne pas les mettre au grand jour ? Pourquoi ne pas associer des institutions habilitées dans ces accords ? Quel est le contenu exact de ces accords ? Pourquoi la famille politique du président de la république et son gouvernement parallèle s’en prennent ils à quiconque ose dénoncer ces accords ou qui cherche à connaître le contenu exact de ces accords ? Ces opérations sont elles opportunes et adéquates pour mettre fin une fois pour toute à la souffrance du peuple Sud-Kivu tien orchestré par ces élément armés depuis plus d’une décennie maintenant ?
Telles sont les principales préoccupations exprimées par la population Sud-Kivu tienne.

Dans l’un de ses discours à la Nation le président KABILA avait déclaré que la réalité est en train d’attraper les rêves…de quel rêve et réalité s’agit-il ?
La situation actuelle de l’est de la RDC est loin d’être résolu et ce n’est nullement pas par les armes qu’on mettra fin à cette épineuse question de la présence des rebelles ruandais et ougandais sur notre sol. Il suffit d’avoir un regard rétrospectif sur ce qui s’est passé et continuer de se passer au nord Kivu et en province orientale pour s’en rendre compte. Ces échecs patents ne suffisent ils pas pour qu’on envisage d’autres voies de sortie de crise ?
Bien sur il est évident et impérieux de se débarrasser de ces groupes armés nationaux et étrangers, mais ce n’est nullement par la voie des armes qu’on pourrait y arriver.
Il ne sert à rien de mentir la population congolaise, la RDC à elle seule ne pourra jamais et alors jamais régler ce dossier et même avec l’appui des militaires ruandais rien ne sera réglé, ces derniers ont été maître de l’est du Congo durant plusieurs années lors de la rébellion de l’AFDL et du RCD et ne sont jamais parvenu à anéantir les rebelles hutus ruandais. Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’ils pourront le faire.
La solution à cette présence se trouve ailleurs et pas dans des opérations militaires, si non l’on passera KIMYA I, II, III, jusqu’à KIMYA 1000 sans aucun résultat concret pour le bien de la population. En tout cela, seule la population qui est victime. Bien entendu, on ne fait pas des omelettes sans casser d’œufs, mais on en a trop cassé et ne voudrait plus en casser d’autres. Ces hommes et femmes, enfants, jeunes et vieux de SHABUNDA, de MWENGA, de KABARE et WALUNGU ont longtemps souffert et en ont suffisamment marre. Cette nouvelle mascarade, la fameuse opération KIMYA II ne vient qu’alourdir leurs peines et souffrances.

Pour la population ces opérations ont certainement d’autres visées que celles d’anéantir les rebelles Hutus. Ces derniers savent très bien qu’aussi longtemps qu’il n’y aura pas des conditions politiques et sécuritaires pour leur retour dans leur pays, ils n’auront qu’un seul moyen, celui de se battre et de résister énergiquement à toute opération armée tendant à les détruire.
Le gouvernement congolais est conscient de cette évidence mais préfère faire semblant et semblent ignorer cette réalité plus qu’évidente et opte pour le massacre de leurs compatriotes congolais pris en otage par ces hors la loi.

La population Sud-Kivu tienne en a marre et veut qu’on trouve d’autres moyens pour faire rentrer dans leur pays ces rebelles Hutus et ne voudrait enterrer d’autres morts ni garder des enfants issus des viols perpétrés par ces éléments, des enfants jugés indésirables dans la société.

vendredi 24 avril 2009

Le parc national de Kahuzi-Byega, au Sud-Kivu doit être protégé!!!

Pour traquer les braconniers et les fraudeurs du parc de Kahuzi-Biega, au Sud-Kivu, en RDC, les communautés riveraines s'avèrent, depuis deux ans, plus efficaces que les policiers. Convaincre du bien fondé de la préservation vaut mieux que réprimer.

Neuf heures du matin dans le groupement de Miti, territoire de Kabare, au Sud-Kivu. La pluie tombe drue. Justin Bisimwa et ses deux fils tiennent par la ceinture un présumé vendeur de bambous. "Nous venons de l’appréhender avec des fagots de bambou du parc au moment où il voulait les vendre", expliquent-ils aux gardes du parc national de Kahuzi-Biega, en faction à l'entrée. Alertés par les cris, une dizaine de paysans accourent. Ce sont les membres d’une structure paysanne dénommée Comité de conservation communautaire. Ils sollicitent des gardes l’autorisation de résoudre eux-mêmes le problème. "Nous allons revenir vous rendre compte", affirme l’un deux. Les gardes acceptent facilement. Ils savent qu’un braconnier attrapé est soumis à des travaux communautaires par les CCC et n'est remis à la justice que s'il refuse de les faire. Depuis deux ans, ce sont, en effet, les riverains du parc qui protègent certaines espèces animales rares comme les gorilles de montagne et les singes de cette forêt classée patrimoine mondial de l'Unesco.
Pendant les guerres au Sud-Kivu, la population locale avait intensifié le piégeage des animaux pour se nourrir, massacrant éléphants et gorilles. Les bambous du parc servent eux à la construction des clôtures dans les villages et dans la ville de Bukavu.Gardes et communautés collaborentLes CCC, qui ont compris la nécessité de conserver la nature, collaborent aujourd'hui activement avec les gardes. Leurs membres expliquent aux gens le bien-fondé de la préservation des richesses du parc. Pour les en convaincre, ils rappellent, par exemple, que pour voir un gorille un étranger paie 300 $ et un Congolais 150 $, et aussi que l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) apporte un appui financier et matériel à ceux qui acceptent de protéger la faune et la flore du parc. Ceux qui comprennent où est leur intérêt remettent le matériel de braconnage : fusils de chasse, filets, les collets métalliques, etc.Les comités dénoncent les braconniers et ceux qui coupent les bambous. L’une des sensibilisatrices, Sifa Mauwa, se déclare satisfaite. "Nous barrons tout passage des bambous et des animaux du parc qu’on veut aller vendre dans la ville de Bukavu", affirme-t-elle. Les CCC, créés avec l’accord du PNKB, sont présents dans 11 groupements riverains du parc national de Kahuzi-Biega.En contrepartie, les responsables du parc ont réalisé des microprojets sur la base des demandes présentées par chaque CCC : réhabilitation ou construction d'infrastructures sociales telles que les écoles, les routes, les ponts dans chaque groupement. Dans le groupement de Miti, les élèves de l’école primaire Kajeje et Rwabika étudient depuis 2009 dans de bonnes conditions grâce à ces réalisations. Les parents s’en réjouissent. "C’est dans le cadre de la bonne collaboration entre la population et le parc que nos enfants étudient", affirme l'un d'eux. Mieux que la policeLe chargé de communication du parc, Anselme Matabaro, rappelle que depuis la création du parc national en 1970, seule l'approche policière était utilisée contre les braconniers comme dans d’autres sites de la RD Congo. Cela provoquait régulièrement des conflits entre les agents du parc et les riverains qui n'y comprenaient rien. "Nous avons vécu des scènes de bagarre entre nos gardes et la population qui cherchait à faire relâcher de force les braconniers appréhendés. Aujourd’hui, ce genre de scène n’existe plus", témoigne-t-il.Ainsi à Bukavu même, garder chez soi un perroquet ou un petit singe c'est courir le risque d'être appréhendé par la police. Les gens eux-mêmes dénoncent ceux qui en possèdent alors qu’on élevait ces animaux ouvertement il y a deux ans. Une trentaine de babouins et de petits singes, retirés des mains des braconniers, sont hébergés au Centre de recherche en sciences naturelles de Lwiro, à 35 km de la ville de Bukavu. Ils y sont gardés avec l’appui de la COOPERA, une organisation espagnole.
Des visites régulières sont organisées par le parc pour convaincre ceux qui détiennent encore des animaux de les rendre afin qu’ils soient remis dans leur milieu naturel.Ces comités de conservation communautaire sont efficaces : tous en conviennent. Mais ils du mal à s'autofinancer et à développer les activités agricoles et commerciales dont ils vivent sans l'appui de l'ICCN. Les gens ont tendance à estimer que c'est à l'institut d'appuyer leur plan de conservation et de développement, ce qui crée une sorte d’attentisme. Par ailleurs, en l'absence de loi consacrant la gestion participative des aires protégées en RDC, ces comités n'ont pas encore de statut juridique légal. C'est un obstacle pour l’avenir de ces structures, car si l'on doit, par exemple, rétrocéder une partie des recettes du parc aux populations locales, il est indispensable que la loi reconnaisse la cogestion.

L'Allemagne réhabilite l'aéroport de Goma!

Lancement des travaux de réhabilitation de la piste de l’aéroport de Goma par l’ambassadeur d’Allemagne en RDC, le 22 avril dernier. La cérémonie solennelle était présidée par le ministre des Transports et Voies de Communication, en présence du gouverneur de la province du Nord Kivu, Nelson Paluku. Le Représentant Spécial du secrétaire général de l’ONU, Alan Doss, l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Dr. Axel Weishaupt avaient également répondu à l’invitation.
C’est l’ONG allemande «Agro Action Allemande» qui assure la maîtrise de l’ouvrage, à en croire un communiqué de l’ambassade allemande en RDC. Lors de la dernière grande éruption du volcan Nyragongo, près d’un tiers de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Goma a été détruite, rendant difficile et dangereux l’accès à cette importante ville frontière.Aussi, le gouvernement allemand s’était-il décidé de remédier à cette situation afin que la ville de Goma devienne à nouveau un important centre économique et politique de la région. Le projet de réhabilitation est financé par le ministère des affaires étrangères de l’Allemagne dans le cadre du «Fonds pour la Paix et la Sécurité en Afrique». Il sera exécuté par l’ONG «Agro Action Allemande», oeuvrant à l’Est de la RDC depuis des années et qui bénéficie d’une grande expertise dans le domaine de la construction de routes dans cette région.
L’opération consistera à l’enlèvement de la lave sur 700 mètres de piste, la rendant accessible à des aéronefs plus grands que ceux qui y atterrissent actuellement, en même temps qu’il limitera les causes d’accident, et assurera la sécurité des environs de l’aéroport de Goma. Le projet est créateur des centaines d’emplois a faveur des populations locales.
Dans sa phase initial, le projet bénéficiera de l’appui de la MONUC par le biais de son unité de génie civil sud-africaine présente à Goma, qui met à la disposition de «l’Agro Action Allemande» sa machinerie lourde. L’Ambassadeur d’Allemagne avait déclaré que : «lors des troubles qui firent basculer cette région dans la souffrance, mon pays a souhaité donner un signal fort et clair de son engagement pour la paix à l’Est de la République démocratique du Congo. La réhabilitation de la piste de l’aéroport de Goma représentera une contribution importante au processus de pacification en cours».
Intégration nationale
Le développement de la RDC viendrait de l’Est, assurent plusieurs observateurs.
La ville de Goma a toujours été considéré comme la plaque tournante d’une activité économique et commerciale florissante. La destruction du tiers de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Goma avait freiné l’élan amorcé dans les échanges des flux. A 2.000 kilomètres de Kinshasa, Goma n’est relié à l’Ouest de la RDC que grâce à un pont aérien. Ville productrice des produits alimentaires, Goma et les localités environnantes fournissaient aux autres centres de consommation des denrées de consommation courante. La remise en service de cet aéroport est un pari à la hauteur des défis du développement pour l’ensemble de la RDC.
Le désenclavement de cette ville, par rapport à la partie occidentale du pays, est susceptible de récréer non seulement l’unité du pays, mais aussi l’intégration économique interne. L’Allemagne a ainsi démontré sa disponibilité à participer à la cohésion de la RDC et aux efforts d’une relance économique réussie pour le bien-être des congolais. Il est de loin préférable d’investir dans les infrastructures afin de réduire la pauvreté, que de verser des fonds exclusivement pour des besoins d’un processus piloté sans tenir compte des urgences des bénéficiaires.

L'armée américaine de retour en RDC

Le commandant de l'Africom, le général William Ward séjourne le 24 et 25 avril à Kinshasa
Ce séjour sera marqué par des rencontres avec les autorités politiques et militaires congolaises pour discuter de la relance de la coopération militaire entre les Etats-Unis et la RDC. Il est également envisagé une entrevue avec le Président Joseph Kabila.
Ces discussions pourraient aboutir au lancement, presqu’immédiatement, de certains projets de coopération militaire. Le programme américain pour la RDC, dans le cadre des activités de l’AFRICOM, prévoit la réalisation de plusieurs projets de renforcement des capacités des FARC. Dès le mois de juillet 2009, l’armée américaine pourrait débuter la formation, à Kinshasa, d’un premier batailion de la force de réaction rapide des FARDC.
Le programme prévoit également le renforcement des capacités du Centre supérieur militaire, toujours à Kinshasa, qui doit être élevé aux standards de l’OTAN. Il est également prevu l’érection d’une base d’entraînement militaire.Pour ces projets et tant d’autres, il est rapporté que les credits nécessaires sont déjà disponibles.Le grand retour des Usa en RdcAvec tous ces projets en instance de demarrage, pour autant que les accords ad hoc soient signés dans les meilleurs délais, on peut dire que les Etats-Unis signent-là, àtravers AFRlCOM, leur retour officiel en Afrique en général et, en particulier, en RDC.
En effet, l’AFRICOM a reçu la mission de coordonner les activités militaires et sécuritaires des Etats-Unis sur l’ensemble du continent africain, sauf l’Egypte qui demeure sous le commandement central américain. Il englobe également les liens du Cap-Vert, de la Guinée équatoriale et de Sao Tomé-et-Principe, ainsi que les Iles des Comores, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles dans l’océan Indien.La RDC est particulièrement proche de cette unité de commandement en raison de la composition de sa direction. En effet, son Commandant adjoint n’est autre que Mary Carlin Yates, ancienne chargée d’Affaires de l’Ambassade des Etats-Unis en RDC. Elle avait succédé à ce poste à son époux, M. Yates, également ancien Ambassadeur américain en RDC.Kinshasa pourrait ainsi tirer un bon profit de ce nouveau partenariat pour la formation des militaires, l’obtention de l’assistance militaire dans le cadre du programme IMET (International Military Education and Training) et la fourniture d’une aide médicale dans le cadre du programme de lutte contre le VIH/S IDA.
Des interventions qui tombent fort à propos en ce moment où la RDC est en plein processus de restructuration et de création d’une armée forte et républicaine qui nécessite donc des formations et équipements des troupes. Et la venue en RDC du Général William E.Kip Ward témoigne de l’intérêt de la nouvelle administration américaine à soutenir la RDC dans son processus de renforcement de son armée pour la rendre capable de défendre l’intégrite de son territoire.

Les Volcans du Kivu menaçants!





RAPPORT DE MISSION RELATIF AU SURVOL DES VOLCANS NYIRAGONGO
Une équipe de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) avec la MONUC ont effectué un survol des volcans Nyiragongo et Nyamulagira en date du 01 Avril 2009. Elle était composée des Chercheurs WAFULA MIFUNDU et MUKAMBILWA KIBUYE et de l’Administrateur de la MONUC à Goma.
Les objectifs de cette mission étaient les suivants :
Vérifier le niveau d’activité du cratère du Nyiragongo ainsi que de son lac de lave.
Apprécier l’état d’activité fumérollienne du cratère du volcan Nyamulagira ainsi que des fissures sur ses flancs Nord et Sud.
Parti de l’Aéroport International de Goma à 09 heures précises à bord d’un hélicoptère de la MONUC l’équipe a survolé d’abord le volcan Nyiragongo puis le volcan Nyamulagira pendant environ 1 heure et 15 minutes. Pendant ces survols les images des cratères ainsi que des flancs de ces volcans ont été prises. Après le survol, l’équipe est rentrée à l’Observatoire à 10h45
De la situation du cratère du volcan Nyiragongo:
Notons qu’en ce jour du 1er Avril 2009 le panache de gaz a changé de direction vers l’Est et puis vers le Sud-Est alors que d’habitude il est dirigé vers l’Ouest. Par ailleurs, ce panache très dense observé ce 1er Avril était très noirâtre.

Des nos observations, il se dégage que les bords du cratère du Nyiragongo sont déjà très fragilisés. Des effondrements s’observent par-ci, par-là. S’agissant du lac de lave, son niveau n’a pas beaucoup varié par rapport aux observations faites du 22 au 24 Mars 2009. Donc, il reste encore bas. Le lac de lave reste figé dans son puits et maintient une activité des fontaines intense. L’activité fumérollienne demeure très dense comme on peut le voir sur la figure.


Par ailleurs, la couverture végétale sur le flanc de ce volcan a déjà été complètement décimée par les pluies acides qui ont augmenté d’intensité.
De la situation du cratère du volcan Nyamulagira
Les observations du cratère de ce volcan ont révélé les faits suivants :
- Il y a beaucoup d’effondrements dans tout le cratère résultant des éruptions
récentes de ce volcan.
- Une intense activité fumérollienne dans le cratère, mais beaucoup plus
Concentrée au Nord dans le petit cratère formé lors de l’éruption de Mai 2004. Dans ce petit cratère est observé une fumée bleuâtre, témoignant que le
réservoir secondaire pouvant donné lieu à une éruption s’est déjà formé au sein de
ce volcan.
- Notons aussi que dans le passé l’éruption de l’un de deux pouvait précipiter celle
de l’autre.
- Ces mêmes dégazages s’observent également dans la grande fissure reliant les
deux volcans Nyiragongo et Nyamulagira sur le flanc sud ainsi que sur son site
éruptif de Novembre 2006.




dimanche 29 mars 2009

Discours de Sarkozy devant le Parlement et le Sénat de la RDC

Messieurs les Présidents,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Et si vous me le permettez, Chers amis,
L’Histoire est jalonnée de périodes charnières où d’immenses bouleversements ont mis les hommes à l’épreuve. Par faiblesse, les hommes parfois se résignent à leurs malheurs et surtout à leurs démons.Mais chaque fois que les hommes sont convaincus qu’en renonçant ils se condamnent, alors ils trouvent la force de changer leur destin et de construire un avenir meilleur.
Le monde vit aujourd’hui l’une de ces périodes charnières. Nous ne pourrons plus demain refaire ce que nous avons fait hier. Et si l’on ne veut plus souffrir des ravages de la crise économique actuelle, nous devons changer les règles, changer les règles du capitalisme mondial.Si nous voulons écarter la menace du réchauffement climatique qui pèse sur notre avenir, nous devons changer radicalement nos habitudes. Et si nous voulons que les exploités d’aujourd’hui se libèrent demain de leurs chaînes, nous n’avons pas d’autre choix que de bâtir un monde plus juste.
Le monde est à une époque charnière, l’Afrique aussi se trouve à un tournant. L’Afrique, n’est pas un continent à part, détaché des autres, enfermé dans je ne sais quel isolement. L’Afrique doit battre au même rythme que le reste du monde. Et le coeur de l’Afrique, il bat ici, en République démocratique du Congo !Et le Congo, plus encore que les autres Nations d’Afrique, a rendez-vous avec son destin. J’ai bien conscience de la gravité du moment. Et je suis convaincu qu’aujourd’hui, dans cette région d’Afrique centrale, l’heure est venue d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de votre pays.
Mesdames et Messieurs, c’est donc avec une grande émotion et surtout un profond respect que je m’adresse aux Représentants de la Nation congolaise. Je ne vous cacherai pas que c’est pour moi un très grand plaisir. Car je ne suis pas venu saluer un pays comme les autres. Je suis venu saluer un pays que la France porte dans son coeur. Je suis venu saluer un géant, la République Démocratique du Congo !Votre Nation a longtemps été privée de son droit sacré à décider par elle-même, et pour elle-même.
Votre histoire fut celle de la colonisation, avec son cortège d’humiliations et de douleurs. Soumis au joug colonial, vous ne pouviez être maîtres de votre destin.Alors vint la lutte pour l’indépendance, dont vous célébrerez l’année prochaine le 50ème anniversaire. Il y eut des combats violents. Ils firent un martyr, Patrice Lumumba. Vous pensiez alors tenir les rênes de votre avenir.Et ce fut un régime baroque, autoritaire qui les prit. Il faut dire aussi qu’à la faveur, fût-ce pour un temps, d’une économie prospère, il forgea dans le coeur des Zaïrois la conviction qu’ils pouvaient s’élever vers les sommets.Pour autant, le jeu des grandes puissances fit très vite du Zaïre un pion sur l’échiquier de la Guerre Froide. Ce n’était pas votre communauté que vous serviez, mais les puissances étrangères qui se servaient de vous dans le combat entre les deux blocs. Et à nouveau, vos intérêts passaient après, bien après, ceux des autres.
Puis la région sombra dans les ténèbres. Les ténèbres de l’innommable génocide rwandais. Dix longues années de guerres injustes et d’agressions étrangères que nourrissaient des appétits féroces et des haines profondes.Une fois encore, votre Nation semblait malade de l’étranger. Mais il est vrai de dire aussi que des maux intérieurs rongeaient votre Nation, la division entre Congolais, le pillage intérieur, la gabegie. Comme si une immense paralysie l’avait saisi, le Congo ne savait plus réagir.
Les Congolais ont trop souffert et nous ne pouvons plus l’accepter.Votre souveraineté ne peut plus être bafouée, comme elle a été bafouée trop souvent dans le passé. Vos richesses ne peuvent plus être exploitées dans la plus grande illégalité et la division ne doit plus vous opposer. Alors, si l’on refuse le confort du renoncement, il n’y a pas de fatalité. L’heure du Congo doit sonner. Ce doit être l’heure de la réconciliation, l’heure de la reconstruction, l’heure de la renaissance congolaise !La France l’espère, la France l’attend. Elle ne dépend que de vous. Patrice Lumumba l’a dit : « tu feras du Congo une nation libre et heureuse, au centre de cette gigantesque Afrique Noire ».
La force du Congo, c’est son âme et l’âme du Congo, c’est son patriotisme.Quel autre pays présente une telle diversité ethnique, une telle mosaïque de communautés, une telle richesse de cultures et de traditions ? Votre dimension est continentale, c’est une immensité qui fait que chez vous, les hommes vivent éloignés les uns des autres ?Pourtant, en dépit de vos différences, vous êtes unis par le sentiment d’appartenir à une même Nation. A Kisangani, à Goma, à Lubumbashi, du nord au sud, d’est en ouest, vous partagez tous le même amour de votre Patrie. Mais posons-nous la question : cela veut dire quoi, aimer sa Patrie ?
Certains disent que c’est le repli sur soi parce que c’est le meilleur moyen de se protéger. Et certains pensent que l’étranger est le seul responsable de tous leurs maux. Et ils prétendent que pour défendre les intérêts de la Nation, il faut dénoncer les intentions cachées de l’étranger, nécessairement malveillant. Ceux qui disent cela croient servir leur pays. Ils ont tort.Quand on aime sa Patrie, on ne peut que s’ouvrir à l’Autre parce qu’on sait qui on est. Et toute votre histoire démontre que vous êtes un peuple généreux, une terre d’asile et une terre d’accueil. C’est l’histoire de votre pays, c’est l’identité de votre pays. Eh bien ce patriotisme là est une force.
Quand on aime sa Patrie, on est convaincu que l’on doit être le premier acteur de son Histoire. Et quand on aime sa Patrie, on se pose constamment cette question : suis-je en train de servir les intérêts de mon pays ? Et c’est d’autant plus important que vous êtes le géant au coeur de l’Afrique, vous pouvez changer votre pays mais vous devez changer la face de la région toute entière.
La vocation du Congo, je le dis en amis fidèle, n’est pas d’être le maillon faible de l’Afrique centrale ; la vocation du Congo c’est d’être la colonne vertébrale de l’Afrique centrale. La vocation de votre pays n’est pas d’être la source des crises de la région, mais la puissance qui garantit la stabilité de la région.Vous n’avez pas vocation à être un pôle de sous-développement, vous avez vocation à être la locomotive de toute l’économie régionale, Vous n’avez pas vocation à être le grand absent du concert des Nations, vous avez vocation à être un acteur de poids en Afrique, à l’ONU, à l’OMC et dans la Francophonie.
Le Congo doit répondre à toutes les espérances que nous portons en vous !Je ne suis certainement pas venu vous dire ce qu’il faut faire. J’ai d’ailleurs moi-même bien du travail en France ! Je suis venu m’adresser à vous, d’Etat à Etat. L’intérêt de la France, c’est un Congo fort, un Congo uni, un Congo debout. La faiblesse du Congo veut dire l’instabilité de l’Afrique. Et l’instabilité de l’Afrique veut dire l’insécurité de l’Europe. Nos destins sont liés. Vous devez réussir, notre devoir est de vous aider à réussir.
Alors, je n’ignore pas, bien sûr, l’ampleur des obstacles, la puissance des intérêts égoïstes et le prix des sacrifices à payer.Le Général de Gaulle était lumineux lorsqu’il affirmait : « les exigences d’un grand peuple sont à l’échelle de ses malheurs ». Si les Congolais se réconcilient, Si les Congolais dégagent un consensus solide, Si chacun assume sans faux-semblant les responsabilités qui lui incombent, Si chacun privilégie le collectif sur l’individuel, Si tous les dirigeants font preuve de leadership pour s’engager dans l’action, Alors les Congolais pourront s’élever vers les hauteurs de leur horizon commun!Cet horizon, c’est d’abord la consolidation de votre jeune démocratie. Et je tiens à rendre hommage aux institutions élues de votre IIIème République.
Je veux rendre hommage au Président Joseph KABILA. Au terme de la transition démocratique, il a su vous conduire à des élections réussies. Je veux rendre hommage aux Parlements provinciaux, où se dessine l’avenir d’un Congo décentralisé ; Et bien sûr à vous, le Parlement, à vous qui représentez le peuple. La rigueur et la vitalité qui animent vos travaux vous honorent. Vous êtes le poumon de la démocratie congolaise. C’est ici qu’elle respire et qu’elle doit continuer de respirer.
Il y a trois ans à peine, vous avez fait le pari de la démocratie. Ce pari a été réussi. Une graine prometteuse a été semée. Mais parce qu’elle est jeune, votre démocratie reste fragile. Elle doit s’enraciner durablement. Je sais aussi que la construction de vos institutions reste inachevée. Il y aura des élections locales qui doivent se tenir dans des délais raisonnables.Mais la démocratie ne se résume pas aux élections. Pour nous qui sommes les élus du peuple, vous comme moi, nous avons le devoir de rendre des comptes à ceux qui nous ont fait confiance. Ils nous ont donné une obligation de résultats. Les résultats, c’est un Etat de droit qui protège les libertés individuelles, une administration au service de l’intérêt général, une justice, comme vous l’avez dit, efficace et indépendante. Mais c’est un état d’esprit. Une capacité à écouter et à respecter les autres.Et croyez bien, Monsieur le Président, Cher ami, nous en avons tout autant besoin en France, écouter et respecter les autres, reconnaître que l’on peut avoir tort, dialoguer en permanence. La démocratie, c’est une lourde exigence. Mais qui peut penser que la démocratie se fait en un jour ?Vous avez choisi d’emprunter ce chemin difficile, je suis venu vous dire que vous pourrez toujours compter sur la France. Car pour nous, il n’y a qu’une seule voie pour votre pays : un peuple libre, un peuple souverain, une nation respectée et indépendante.Votre horizon, c’est celui d’une puissance économique.
C’est peu de dire que la nature vous a gâtés. Les richesses abondent sous vos pieds. Vos terres sont si fertiles que je ne connais rien qui ne puisse y pousser. Vos fleuves sont si puissants qu’ils concentrent une ressource d’énergie immense, inépuisable. Le barrage d’Inga, à lui-seul pourrait éclairer l’ensemble du continent africain !En plus d’une nature opulente, vous disposez d’un autre capital précieux : les femmes et les hommes de la nation congolaise, votre peuple, sa jeunesse, son dynamisme. Il n’y a pas à s’étonner que Kinshasa soit la capitale africaine de la culture......

samedi 7 mars 2009

Vital Kamerhe, Président de l'Assemblée Nationale, forcé de démissionner! Pourquoi?

Les passions montent en République démocratique du Congo, à mesure que s’amenuise le délai prévu pour la fin des «opérations conjointes» menées par l’armée congolaise avec des troupes envoyées par les pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda. Ces opérations, déployées au Nord de la Province Orientale pour traquer les rebelles de l’Armée de libération du Seigneur (LRA) et dans la province du Nord Kivu, pour obliger les combattants hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda à rendre les armes suscitent des bilans controversés.La mission des Nations unies au Congo a déclaré que 3500 Rwandais avaient déjà été ramenés chez eux et à Kinshasa, l’ambassade des Etats Unis (qui avait fortement encouragé ces opérations militaires) a déjà parlé de réel succès.
Sur le terrain, si la coalition a annoncé avoir démantelé une place forte des FDLR dans le Masisi, il apparaît que les candidats au rapatriement vers le Rwanda sont surtout des femmes et des enfants et que les hommes, des combattants endurcis, choisissent de s’enfoncer plus avant dans la forêt congolaise. Cette fragmentation explique les craintes exprimées par la MONUC, qui redoute que ces hommes, acculés et désespérés, se vengent sur les populations civiles.Cependant, le chef d’état major de l’opération, le général John Numbi, a déclaré que 95% des objectifs avaient été atteints et que tous les état majors des FDLR avaient été détruits à tous les échelons. Du côté ougandais, le bilan est comparable: selon certaines sources la LRA serait démantelée, mais selon d’autres, elle se serait fragmentée en petits groupes de combattants, qui auraient commis de terribles massacres contre les civils (Human Rights Watch a cité le chiffre de 865 morts).
Si l’incertitude persiste sur le plan militaire, les enjeux politiques sont tout aussi brûlants. L’opinion congolaise redoute en effet que les troupes du Rwanda et de l’Ouganda ne prolongent leur présence au delà de la date prévue, transformant la coopération militaire d’aujourd’hui en occupation de fait des zones frontalières. Les évèques congolais, relayant l’inquiétude générale, ont souligné que l’opinion ne souhaitait pas une prolongation de la présence de ces armées tandis qu’une pétition circule parmi les parlementaires exigeant la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée.
L’opération conjointe menée avec l’armée rwandaise risque de faire une victime de poids, mais à Kinshasa cette fois: Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale, pourrait être poussé à la démission. Cet allié de la première heure du président Kabila, animateur de la majorité présidentielle, avait pris ces derniers temps plusieurs initiatives politiques comme l’ouverture d’un dialogue avec le général rebelle Laurent Nkunda qui exigeait sa présence aux pourparlers de Nairobi et, au nom de l’Assemblée nationale, il avait rédigé un plan de sortie de crise. Toutes ces propositions ayant été balayées par la soudaine alliance conclue au sommet entre Kabila et Kagame, Kamerhe, aussi frustré qu’inquiet, a confié ses doutes à la presse et incité les députés du Sud Kivu à exprimer leur défiance.Le président de l’Assemblée, absent du pays en ce moment, risque de payer très cher une fronde qui visait directement le chef de l’Etat.Mais si les armées étrangères jouent les prolongations, l’opinion basculera de son côté…

Effet Obama dans la Regions des Grands Lacs d'Afrique, selon Colette Breackman

Avec effusion, des officiers congolais prennent congé de James Kabarebe, le chef d’état major rwandais, hier encore considéré comme l’ennemi numero un. Des journalistes rwandais invités à Goma fraternisent avec leurs collègues congolais. Les deux pays vont échanger des ambassadeurs, normaliser leurs relations. Et surtout, le Rwanda garde en détention Laurent Nkunda, séquestré dans une résidence de Gisenyi, tandis que les Congolais assurent aux combattants hutus qui campent sur leur territoire depuis quinze ans que « le temps de l’hospitalité est terminé » et qu’ils sont bien résolus à les forcer au retour. Même si les opérations ne sont pas terminées, 1300 combattants et 4000 civils ont déjà été rapatriés au Rwanda et chaque jour le HCR enregistre de nouveaux candidats au retour.
Ce virage à 180 degrés, qui permet enfin d’espérer le retour de la paix dans les Grands Lacs, n’a pas fini de surprendre les Européens et il passera peut –être à l’histoire comme le premier succès diplomatique de Barack Obama.En juillet 2008, les signes annonciateurs d’une nouvelle guerre se multiplient : les hommes de Nkunda se sont retirés du processus de paix, à Kinshasa les Tutsis dénoncent l’exclusion dont ils seraient victimes. Une délégation de la société civile congolaise décide alors de se rendre à Washington et de tirer les leçons de l’échec patent des processus en cours : la « tripartite plus », la « facilitation internationale », la conférence sur la sécurité dans la région des Grands Lacs…Prenant la température politique des Etats Unis, où les chances de succès d’Obama augmentent, les Congolais prennent alors contact avec le staff du candidat démocrate.
Bientôt rejoints par Mgr Maroy, l’archevèque de Bukavu, ils s’entretiennent longuement avec un certain Emmanuel Rahm, qui deviendra chef de campagne puis directeur de cabinet d’Obama, avec John Swain, ancien conseiller politique à l’Ambassade US de Kinshasa, chargé des affaires africaines au Département d’Etat, avec un représentant de l’USAID, sans oublier Howard Wolpe, ancien envoyé spécial de Bill Clinton pour les Grands Lacs. Les représentants de la société civile dénoncent les violences faites aux femmes, la reprise de la guerre qui semble imminente, ils soulignent le pillage des ressources et rappellent que le site de Walikale ne contient pas seulement du coltan, mais qu’on y trouve aussi de l’uranium tandis que la mine de Lueshe contient d’importants gisements de niobium, qu’on appelle aussi « pyrochrore ». Ils soulignent la menace que représenterait une « somalisation » de l’Est du Congo, qui pourrait tomber aux mains d’intérêts mafieux et relèvent que lors de plusieurs interviews, et notamment dans le documentaire de Patrick Forestier : « du sang dans nos portables », sorti en décembre 2007, Laurent Nkunda a déclaré « j’ai des Arabes avec moi »…Surpris, les Congolais découvrent des interlocuteurs très informés. Emmanuel Rahm leur rappelle que le sénateur Obama, qui suit de près la question déjà envoyé quatre documents au Sénat américain à propos du Congo et adressé une lettre à Condolezza Rice sur la question de la guerre et des violences sexuelles dans ce pays.Les Américains se disent très préoccupés par deux mouvements qu’ils considèrent comme terroristes, la LRA (armée de résistance du Seigneur) en Ouganda, dont les combattants sont réfugiés dans le parc de la Garamba, et les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Les Congolais les persuadent aussi du danger que représente Nkunda.
A l’issue de ces entretiens, ils sont à leur tour convaincus d’un autre impératif : la nécessité de normaliser les relations avec le Rwanda. Ils décident de porter ce message à Kinshasa.Depuis Bruxelles, Louis Michel plaide dans le même sens, et essaie depuis longtemps de relancer la conférence économique des pays des grands lacs, mais Kigali se tourne vers l’Afrique de l’Est tandis qu’à Kinshasa la méfiance prévaut.Les réticences des Congolais sont d’autant plus vives que le 28 août, la guerre reprend. Les défaites de l’armée congolaise sont cinglantes, et le 29 octobre, Nkunda menace de s’emparer de Goma. Il en sera dissuadé par le Rwanda, non seulement parce que le président Kagame estime que le général rebelle va trop loin, mais aussi parce que les Américains interviennent. Prendre Goma signifierait d’ailleurs chasser la MONUC et marquerait l’échec cuisant de la Communauté Internationale ! Louis Michel de son côté se précipite à Kinshasa durant le week end de Toussaint, il encourage une rencontre à Nairobi le 07 novembre 2008 , entre deux hommes qui ne se sont plus parlés depuis des mois, les présidents Kagame et Kabila. En présence de plusieurs chefs d’Etat africains, les griefs sont déballés de part et d’autre.Un processus de négociation entre les autorités congolaises et le CNDP se met alors en place sous la houlette de l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo, appuyé par l’administration Bush, et par Benjamin Mkapa, l’ancien président tanzanien soutenu par l’Union africaine. Les Congolais découvrent que parmi les conseillers de ces deux hommes figurent des personnalités qui ont été impliqués dans le processus de paix au Sud Soudan, qui mènera probablement à l’indépendance de la province. Au cours des négociations, il est question de révision des frontières et d’un changement de constitution. Les exemples du Sud Soudan, de Zanzibar, voire du Kosovo sont régulièrement cités.
Le président Kabila fait savoir à ses émissaires que, s’il accepte de discuter des problèmes du Kivu, et en particulier des Tutsis, il n’est pas question de toucher à la Constitution, aux institutions de la république et encore moins aux frontières du pays.Pendant que les rounds de négociation se poursuivent à Nairobi, encouragées par les Européens, une autre diplomatie s’active dans les coulisses. Les Américains insistent, ils rappellent que depuis deux ans au moins ils ont déclaré que les seuls à pouvoir « faire le sale boulot », c’est-à-dire inciter les FDLR à quitter le Congo, ce sont les Rwandais eux-mêmes car eux seuls en ont la motivation et les moyens.
A ce même moment, rappelons que les Angolais, pressentis pour intervenir au Kivu, se défilent tandis que les Européens tergiversent et renonceront finalement à envoyer une force intermédiaire qui permettrait d’attendre les 3000 hommes qui doivent venir en renfort pour la Monuc.Plus que jamais, les Américains plaident en faveur d’ un rapprochement entre Kagame et Kabila, un langage que tient également Louis Michel.Dès le lendemain de son élection, Obama appelle les deux chefs d’Etat. Son message est clair : une solution doit être trouvée, de préférence avant son investiture. Il faut mettre fin au problème des FDLR qui empoisonne la région depuis quinze ans, il faut aussi mettre la LRA hors d’état de nuire.
Reste alors à activer une diplomatie secrète entre les deux capitales ; du côté congolais, le général John Numbi, un homme de confiance du président, est à la manœuvre et se rend plusieurs fois à Kigali, à la tête de très discrètes délégations, surtout composées de Katangais, dont Katumba Mwanke.Quant à Kagame, il envoie à Kinshasa son chef d’état major, James Kabarebe, qui s’entretient longtemps avec un Joseph Kabila qu’il connaît depuis 1996.A la surprise de Kinshasa, James, au lieu d’aborder tout de suite la question des FDLR, explique le souci que Laurent Nkunda représente pour Kigali : il mène campagne dans les camps de réfugiés congolais au Rwanda, flirte avec la francophonie, critique les anglophones du Rwanda et attire sur Kigali les foudres de plusieurs pays (Pays Bas, Norvège, Suède) qui menacent de suspendre leur coopération tandis que les Britanniques eux-mêmes exercent de sérieuses pressions.Une double décision est prise alors : entamer une opération conjointe pour provoquer le retour des combattants hutus, mais surtout neutraliser Laurent Nkunda. Un interlocuteur rwandais nous confirme « le sort d’un individu ne pèse pas devant les raisons de deux Etats. »Reste à convaincre les officiers du CNDP. Le général Bosco Ntaganda est « retourné », car une vieille rivalité oppose cet homme originaire du Masisi à Laurent Nkunda qui est de Rutshuru. James Kabarebe pèse dans la balance : il convoque l’état major du CNDP, et déclare en swahili « vous allez signer, suivre Bosco. Sinon, le jour où vous me chercherez vous ne me trouverez plus… »Chacun comprend que c’est une question de vie ou de mort et l’état major bascule.Après s’être entretenu avec James, Kabila prend une décision à hauts risques politiques : il laissera entrer l’armée rwandaise sur le sol congolais et cela avant l’investiture d’Obama. Le 19 janvier, veille de l’expiration de l’ultimatum américain, les premières unités de l’armée rwandaise passent la frontière à Kibumba et Kibati. Leur mission officielle est la traque des FDLR. Mais auparavant elles ont un autre objectif à atteindre : neutraliser les trois bataillons demeurés fidèles à Nkunda, dont l’un est composé de démobilisés du Burundi.Lorsque les troupes rwandaises arrivent au Kivu et font leur jonction avec les hommes commandés par le général Numbi, les derniers fidèles des Nkunda comprennent qu’ils n’ont pas le choix : ils rejoignent les forces coalisées et sont immédiatement envoyés en opération.Au même moment, l’armée congolaise, dans le Nord du pays, est engagée dans une opération similaire avec l’armée ougandaise, contre les rebelles de la LRA.
Les conséquences de ce retournement inouï de la donne sont immédiates : signature de la cessation de la guerre, récupération des territoires anciennement sous contrôle du CNDP. Entre temps, les négociations de Nairobi sont « délocalisées » à Goma, la nouvelle direction politique du CNDP ayant déclaré vouloir traiter directement « entre Congolais » avec le gouvernement, sans « interprètes » ; la Monuc et les autres instances internationales sont prises de court, n’ayant pas été « consultées » lors de la prise des décisions. Alors que durant des mois les médiateurs et autres facilitateurs internationaux ont rencontré sans broncher Laurent Nkunda et son chef d’état major Bosco Ntaganda, ils s’avisent soudain que ce dernier est visé par un mandat d’arrêt international et boycottent les réunions où assiste celui qui facilite l’intégration du CNDP dans l’armée et la fin des hostilités; la facilitation internationale se plaint d’avoir été court circuitée et Obasanjo qui se voyait sans doute en place pour plusieurs années proteste jusqu’à New York… Entretemps à Kinshasa, la classe politique se divise et une crise au sein de l’AMP prend des allures inquiétantes à cause des déclarations faites par le Président du Parlement Vital Kamerhe le jour où les troupes rwandaises sont entrées au Congo, il n’accepte pas de ne pas avoir été informé d’une opération qui, pour réussir, devait obligatoirement demeurer secrète.Désireux d’apaiser une opinion échauffée, le Président Kabila informe les responsables des institutions, et, alors que ce n’ est pas dans ses habitudes, rencontre à Kinshasa la presse nationale et internationale, l’informant des tenants et aboutissants du processus en cours…Désireux de faire comprendre la nouvelle donne aux populations de l’Est, violemment hostiles à l’entrée de l’armée rwandaise, le président accorde, en swahilli, une longue interview, au micro de l’Abbé Jean Bosco BAHALA, président des Radios communautaires du Congo,un des acteurs-clé, avec l’Abbé Malu-Malu, du processus de paix.
Depuis lors, les troupes du CNDP sont pratiquement intégrées dans les FARDC, les autres Groupes armés ont décidé de rejoindre sans atermoiement le processus, les troupes rwandaises ont été raccompagnées à la frontière aumilieu d’une foule très chaleureuse, Kabila et Museveni se sont rencontrés à Kassindi, à la frontière entre le Congo et l’Ouganda.Désormais, on n’attend plus que la signature à Goma de l’Accord Global entre le Gouvernement, le CNDP et le Groupes Armés, ainsi que la réouverture de la CEPGL et des Ambassades entre le Rwanda et la RDC. Pour couronner le tout, les Etats-Unis viennent de promettre au Congo une aide impressionnante, qui dépasse de loin les budgets européens…Si le président Obama fait escale à Kinshasa lors d’une prochaine tournée africaine, on peut déjà imaginer l’accueil qui lui sera réservé…

La Monuc s'inquiète de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu

La Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) est préoccupée par la possible détérioration des conditions sécuritaires dans le Nord Kivu, même si pour l'instant la situation demeure calme.
« Ce calme tient à la présence des forces de Nations Unies et des troupes congolaises qui occupent les positions laissées vides par les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), suite à l'opération l'opération militaire conjointe menée contre eux par les armées congolaise et rwandaise », a dit la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.
Formés en 2000, les FDLR sont composés d'éléments hutus responsables du génocide rwandais de 1994 et de leurs partisans.
« La MONUC continue à demander aux combattants des FDLR à se joindre volontairement au programme de désarment et de rapatriement » a déclaré la porte-parole.
Dans le même temps, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) indique qu'il devient de plus difficile d'atteindre les nouvelles personnes déplacées dans le Nord Kivu. Une équipe des Nations envoyée sur place pour évaluer les besoins des déplacés a dû abandonner sa mission hier, pour des raisons de sécurité. Ceci s'explique par le fait que les FDLR ont lancé des attaques sporadiques dans cette zone, tuant au passage 20 personnes. Selon le HCR, ces mêmes rebelles visent également les organisations non gouvernementales (ONG) et les convois de secours humanitaires.
Depuis le début de l'année, quelque 160 000 personnes ont été déplacées, portant à plus de 850 000 le nombre total des civils déplacées dans le Nord Kivu.
Au cours de son point de presse, la porte-parole du Secrétaire général a par ailleurs indiqué que la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé d'ajourner l'audience de confirmation des charges dans l'affaire Le Procureur c/ Jean-Pierre Bemba Gombo et de demander au Procureur d'envisager de soumettre à la Chambre un document amendé contenant les charges.
Selon les juges, les éléments de preuve présentés par le Procureur semblent établir qu'un crime différent, relevant de la compétence de la Cour, a été commis. Les juges estiment ainsi que la qualification juridique des faits qui lui sont reprochés pourrait indiquer un autre type de responsabilité pénale, à savoir celle en tant que chef militaire et supérieur hiérarchique.

samedi 24 janvier 2009

Nkunda arrêté: soulagement et méfiance des Congolais

La République démocratique du Congo a indiqué que le Rwanda n'avait pas encore officiellement répondu à sa demande d'extradition de Nkunda, arrêté vendredi dans le cadre d'opérations militaires conjointes contre les rebelle hutus rwandais le long de la frontière entre les deux pays.
L'offensive, qui a débuté cette semaine dans la province congolaise du Nord-Kivu, s'est traduite par le déploiement de plus de 3.500 soldats rwandais contre les rebelles hutus rwandais au coeur d'un conflit de quinze ans dans l'est du Congo.
Le général congolais John Numbi a fait savoir samedi que les forces conjointes avaient combattu les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans cinq villages et que neuf rebelles avaient été tués.
Les opérations ont marqué un réchauffement spectaculaire des relations entre les deux pays et les Etats-Unis ont présenté comme un pas vers la paix l'arrestation de Nkunda, qui conduisait la rébellion depuis 2004.
Cependant la nouvelle a laissé sceptiques nombre de ceux qui ont survécu à la guerre de 1998-2003 au Congo qui a fait cinq millions de morts et au cours de laquelle l'armée rwandaise était alliée à divers rebelles opposés à Kinshasa.
"Je l'ai entendu à la radio, mais je ne l'ai pas encore vu et je ne sais pas si c'est vrai", affirme Bagambe Rushago, qui vit maintenant dans un camp de personnes déplacées qui s'est érigé à la fin de l'an dernier, lors de l'avancée de Nkunda sur Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
"J'espère que c'est vrai. Ce serait une bonne chose. Les bombes pleuvaient. Les soldats de Nkunda tiraient directement sur le camp", dit-il en désignant les huttes recouvertes de feuilles de bananier qui abritent 12.000 personnes déplacées.
ACCORD RWANDO-CONGOLAIS
Les hommes de Nkunda se sont arrêtés aux portes de Goma et ont contraint le gouvernement de Joseph Kabila à des discussions directes. Mais des dissensions ont éclaté au sein du mouvement rebelle tutsi, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), isolant Nkunda.
Nkunda et ses hommes sont accusés de tueries, de viols et du recrutement d'enfants soldats. La Cour pénale internationale a délivré un mandat d'arrêt pour crimes de guerre contre Bosco Ntaganda, adjoint de Nkunda à l'origine de la scission.
La CPI n'a pas dit si Nkunda serait inculpé mais la RDC n'a pas tardé à réclamer son extradition.
"Nous attendons que les Rwandais nous contactent à ce sujet", a déclaré samedi le ministre congolais de l'Information, Lambert Mende.
Diplomates et analystes estiment que l'arrestation de Nkunda semble faire partie d'un accord conclu entre Kinshasa et Kigali aux termes duquel le Rwanda tente d'aider le Congo à mettre fin à la rébellion de Nkunda en échange de l'autorisation de traquer en territoire congolais les rebelles hutus des FDLR.
Cet accord a suscité de vives critiques jusque parmi certains alliés politiques de Kabila. Des analystes notent que l'extradition de Nkunda au Congo pourrait aider Kabila à justifier l'accord aux yeux d'une population très réticente à une intervention rwandaise après des années d'occupation qui ont donné lieu à de multiples accusations de pillage.
Mais le Rwanda n'a fait aucune déclaration officielle concernant une extradition du dirigeant rebelle qui, selon des experts des Nations unies, continuait, fin 2008 encore, à bénéficier d'un soutien de Kigali.
Les Rwandais cherchent peut-être à faire marche arrière maintenant, avançait samedi un diplomate occidental. Les autorités rwandaises craignent qu'un procès dévoile les liens de Kigali avec Nkunda ou complique les opérations militaires en cours, a-t-il dit.