vendredi 12 décembre 2008

Les multinationales qui pillent le Congo!

Selon le Pontentiel, voilà ceux qui causent le malheur du Congo, et du Kivu en particulier.
C’est donc sur une région à fort potentiel minier, caractérisée malheureusement par l’absence de l’autorité de l’Etat, que vient se greffer le trafic mafieux des minerais. Le SARW, pour dénoncer la pieuvre, ne fait pas dans la dentelle. Il est vrai que les maffieux, pour brouiller la traçabilité de leur «pêche», transitent, pour certains, par des sociétés écran. C’est un modus operandi très courant, mais qui n’échappe pas au scanner des enquêteurs têtus.
Dans son souci d’informer largement le public, le Southern Africa Resource Watch (SARW) publie une liste de sociétés impliquées dans le commerce illicite du coltan au Kivu. Elles sont de diverses nationalités : américaine, allemande, belge, britannique, chinoise, helvétique, juive, kazakhstane, malaisienne, rwandaise. Au lendemain de la diffusion du rapport du SARW, les Congolais s’interrogent. Ils veulent savoir ce qui a changé après la publication du rapport de l’ONU daté 24 octobre 2002 et transmis au Conseil de sécurité.
Question fondamentale : New York a-t-il observé la conversion des 54 personnalités, dont plus de vingt responsables politiques et militaires du Rwanda, de l’Ouganda, du Zimbabwe et de la RDC, citées alors comme les dirigeants des réseaux exploitant les richesses de la RDC ?
(encadré)
Entreprises impliquées dans le trafic du coltan au Kivu
1. Commet Uganda coltan trading Mr. Salim Saleh
2. Afrimex idem Grande Bretagne
3. Amalgamated Metal Corp. id. Grande Bretagne
4. Cabot Corporation tantalum processing USA
5. Cogecom coltan trading Belgique
6. Euromet id. Grande Bretagne
7. Finconcord SA id. Suisse
8. Finmining id. Saint Kitts(Antilles)
9. H.C. Starck GmbH & Co coltan processing RFA
10. Kemet Electronics capacitor/manufacture USA
11. Malaysian Smelting Cor. coltan processing Malaysie
12. Nac Kazatomprom tantalum processing Kazakhstan
13. Ningxia Non Ferrous Metals id. Chine
14. Pacific Ores Metals coltan trading Hong Kong/Chine
15. Raremet Ltd id. Saint Kitts (Antilles)
16. SLC Germany GmbH id. RFA
17. Sogem id. Belgique
18. Speciality Metals Company SA id. Belgique
19. Trademet SA id. Belgique
20. Trinitechinternational Inc. id/exploitation USA
21. Vishay Sprague manufacture USA/Israël
22. Eagle Wings Resources coltan exploitation Rwanda

Des sanctions!!! Alors!

Le groupe d'experts mandaté par le Conseil de sécurité a "trouvé des preuves que les autorités rwandaises se sont rendues complices du recrutement de soldats, y compris des enfants, et ont facilité la fourniture d'équipement militaire" au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de l'ex-général Nkunda, affirme le rapport.
Les autorités rwandaises ont également "envoyé des officiers et des unités des Forces de défense rwandaises en territoire congolais pour soutenir le CNDP", poursuit-il.
Le Groupe a également établi que "le CNDP utilise le territoire rwandais comme base arrière pour lever des fonds et tenir des comptes bancaires".
De leur côté, des unités de l'armée régulière de la RDC (FARDC) "collaborent étroitement" avec des groupes armés dans l'est du pays, notamment les FDLR, rebelles hutu du Rwanda qui comptent parmi eux des interhahamwe (anciens responsables du génocide de 1994), et les Pareco (Patriotes de la résistance congolaise), affirme le rapport.
Cette coopération recouvre notamment "la fourniture de munitions et la conduite d'opérations conjointes contre le CNDP".
Le groupe d'experts affirme n'avoir pas trouvé de preuves que les multiples groupes armés illégaux opérant dans l'est de la RDC se fournissent en armes sur le marché international et en conclut que "les FARDC demeurent la principale source" de ces armements.
Le rapport confirme également que ces groupes armés, notamment le CNDP et les FDLR, détournent à leur profit des sommes colossales en exploitant illégalement les richesses minières de la région.
Ainsi le CNDP contrôle la mine de coltan de Bibatama sur le territoire de Masisi et vend le minerai à la Munsad, une société basée à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, et contrôlée par un proche de Nkunda. Le coltan est un minerai utilisé dans les composants électroniques.
La province du Nord-Kivu fait face depuis fin août à une reprise des affrontements entre d'un côté le CNDP et de l'autre l'armée et divers groupes armés.
La rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda a infligé d'humiliantes défaites à l'armée régulière et campe depuis fin octobre aux portes de Goma.
Ces combats ont jeté sur les routes plus de 250.000 personnes, survivant dans des conditions catastrophiques.

mercredi 10 décembre 2008

L'hypocrisie rebelle!

Les représentants du gouvernement congolais et des forces rebelles ont entamé lundi à Nairobi, la capitale kenyane, des pourparlers de paix sous l'égide des Nations unies.
"Nous ne pouvons pas avancer parce qu'à chaque étape les représentants du CNDP nous disent qu'ils doivent en référer à leur hiérarchie politique et au final, nous sommes bloqués pendant des heures", a expliqué Olusegun Obasanjo, ancien président nigérian.
Toutefois, l'émissaire spécial de l'ONU a souligné que les pourparlers n'avaient pas échoué et annoncé qu'il enverrait une délégation à la rencontre du chef des rebelles, Laurent Nkunda, en R. D. Congo jeudi.
Selon lui, la délégation du gouvernement de la RDC est plus souple que celle des rebelles.
Ni Laurent Nkunda, ni le président congolais Joseph Kabila ne participent à ces discussions. Joseph Kabila a jusqu'ici refusé de rencontrer Laurent Nkunda, arguant qu'une telle rencontre constituerait une reconnaissance des rebelles.
Au total, plus de 250.000 personnes ont été forcées d'abandonner leurs maisons depuis le début de l'offensive des forces de Laurent Nkunda le 28 août dernier.
Et plus de 30.000 réfugiés de République démocratique du Congo (RDC) ont gagné l'Ouganda voisin depuis le mois d'août, fuyant les combats au Nord-Kivu, a précisé lundi le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) en Ouganda.

samedi 6 décembre 2008

Des négociations hypocrites! Et le calvaire continue!

Les chefs des diplomaties congolaise et rwandaise ont entamé à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), des discussions sur le conflit dans la province du Nord-Kivu. Il s'agit d'une "réunion bilatérale" de deux jours, qui s'inscrit dans le cadre "des discussions entamées le mois passé", a déclaré à son arrivée le ministre des Affaires étrangères de RDC, Alexis Thambwe Mwamba.
Son homologue rwandaise Rosemary Museminali a précisé que l'ordre du jour portait sur deux rébellions présentes au Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda: celle de Laurent Nkunda qui défie l'armée congolaise, et celle des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des miliciens hutu rwandais opposés au régime de Kigali. "Nous allons écouter les généraux qui doivent nous présenter leurs projets concernant les FDLR", a-t-elle expliqué. "Nous allons écouter ce que le gouvernement congolais fait contre Laurent Nkunda et examiner quelle peut être la contribution du Rwanda", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir la rébellion de Laurent Nkunda, un ex-général tutsi congolais, ce que Kigali dément. De son côté, le Rwanda exige depuis des années le désarmement des FDLR, qui comptent parmi eux des auteurs du génocide anti-tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés de l'autre côté de la frontière. Cette question empoisonne les relations bilatérales malgré la signature à Nairobi en novembre 2007 d'un "Communiqué conjoint", dans lequel Kinshasa s'engageait à lutter contre les FDLR et Kigali à empêcher toute forme de soutien à un groupe armé en RDC. Mais ces engagements sont restés lettre morte. Avec la reprise des combats à grande échelle, il y a trois mois, au Nord-Kivu, les deux pays ont renoué contact. M. Thambwe s'est rendu le 28 octobre à Kigali, Mme Museminali est venue à Kinshasa le 30 octobre, et M. Thambwe est retourné à Kigali le 14 novembre. Cette fois, la rencontre a lieu à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
La ministre des affaires congolaises est à nouveau accompagnée de l'envoyé spécial du président rwandais Paul Kagame pour la région des Grands Lacs, Joseph Mutaboba. Son homologue congolais est pour sa part venu à Goma avec les ministres de l'Agriculture, de l'Enseignement supérieur et du Développement rural, tous trois originaires de l'est de la RDC. La délégation congolaise inclut également l'Abbé Apollinaire Malu Malu, coordinateur du "programme Amani" lancé en janvier avec l'ensemble des groupes armés congolais du Nord et Sud-Kivu en vue d'un cessez-le-feu. Ce programme est un point de blocage entre le gouvernement de Kinshasa et la rébellion de Laurent Nkunda: le chef rebelle exige un dialogue direct avec Kinshasa, qui ne veut pas négocier seul à seul. "Nous sommes prêts en tant que Congolais à discuter avec lui (Nkunda) dans le cadre du programme Amani", a encore répété jeudi le chef de la diplomatie congolaise, ajoutant: "dans la délégation, il y a des gens qui peuvent le rencontrer à tout moment."

jeudi 20 novembre 2008

Au Congo, on ne fait plus confiance en la MONUC


Accusés de parti pris et d'incompétence, les casques bleus de l'Onu présents dans l'est de la République démocratique du Congo éprouvent le plus grand mal à trouver leur rôle dans un conflit qui menace de faire tache d'huile et de dégénérer en catastrophe humanitaire

Une décennie après leur arrivée dans l'ex-Congo belge, 'ventre mou' du coeur d'une Afrique qui regorge de richesses minières et agricoles, les 'soldats de la paix' sont pris entre le feu et les critiques des belligérants - l'armée régulière congolaise et les rebelles tutsis du général déchu Laurent Nkunda, qui campent aux portes de Goma depuis des semaines.
L'armée de Kinshasa et la population civile dénoncent l'impuissance et l'incapacité des 17.000 soldats et policiers de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), retranchés dans leurs bases du Nord-Kivu. Les hommes du général Laurent Nkunda les taxent d'être partisans. Quant aux diplomates, ils soulignent leur attitude de grande confusion.
Lors de la progression, à partir de la fin août, des rebelles, qui ont mis en déroute une armée gouvernementale chaotique, les casques bleus de la Monuc ont paru hésiter, incapables d'empêcher le sang de couler et incertains sur les moyens de rétablir la paix.
"Je ne suis plus sûr de ce qu'est notre position aujourd'hui. Nous étions prêts à intervenir mais nous ne l'avons pas fait", témoigne un officier supérieur de la Monuc après la progression des forces rebelles qui ont bousculé l'armée congolaise et même ignoré les menaces des hélicoptères d'attaque des Nations unies.

3100 casques bleues en plus!



Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé à l'unanimité l'envoi de 3.100 soldats supplémentaires dans le cadre de sa force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa, la MONUC.

Les 15 membres du Conseil de sécurité ont voté jeudi matin. Ils affirment que la situation, dramatique, nécessite le renforcement de la Mission des Nations unies au Congo-Kinshasa (MONUC), qui comptait jusqu'à présent 17.000 hommes. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait demandé l'envoi d'effectifs supplémentaires.
Certains disent aussi que cette mesure pourrait encourager la recherche d'une résolution politique du conflit, pour faire cesser les combats opposant les hommes du chef rebelle Laurent Nkunda à l'armée congolaise. La situation a provoqué une crise humanitaire, avec au moins 250.000 personnes déplacées depuis le mois d'août.

vendredi 14 novembre 2008

Les évêques du Congo parlent de génocide dans le Kivu

1. Nous, Archevêques et Evêques, membres du Comité per­manent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, réunis à Kinshasa, en session extraordinaire du 10 au 13 novembre 2008, affligés et bouleversés par la tragédie humaine dans l’Est et dans le Nord-Est de la RD Congo, lançons un cri de détresse et de protesta­tion. En effet, juste un mois vient de s’écouler depuis que notre Conférence Epis­copale Nationale du Congo, par son Président, a fait une déclaration en rapport avec la reprise des hostilités dans l’Est et dans le Nord-Est de la RD Congo . Malgré nos appels pathétiques aussi bien à nos gouvernants qu’à la Communauté inter­nationale, hélas ! la situa­tion dans cette partie de no­tre pays n’a fait qu’empirer. Elle vient d’atteindre des proportions insupportables, très inquiétantes et suscep­tibles de déstabiliser toute la sous-région si on n’y prend garde. Oui, aujourd’hui, comme le dit l’Ecriture : une voix en RD Congo s’est fait entendre, des pleurs et une longue plainte ; c’est Goma, Kiwanja, Dungu..., c’est la nation tout entière qui pleu­re ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus (cf. Mt 2, 18).Génocide silencieux ?
2. Un vrai drame hu­manitaire qui s’apparente a un génocide silencieux dans l’Est de la RD Congo se dé­roule sous les yeux de tous. Les massacres gratuits et à grande échelle des popula­tions civiles, l’extermination ciblée des jeunes, les viols systématiques perpétrés comme arme de guerre : de nouveau une cruauté d’une exceptionnelle virulence est en train de se déchaîner contre les populations lo­cales qui n’ont jamais exigé autre chose qu’une vie pai­sible et décente sur leurs terres. Qui aurait intérêt à un tel drame ?3. Le plus regrettable, c’est que ces événements malheureux ont lieu sous l’œil impassible de ceux qui ont reçu le mandat de maintenir la paix et de protéger la population civile. Nos propres gouver­nants se montrent impuis­sants devant l’ampleur de la situation, donnant l’impres­sion de ne pas être à la hau­teur des défis de la paix, de la défense de la population congolaise et de l’intégrité du territoire national. La classe politique tout entière ne semble pas prendre la mesure de sa responsabilité devant ce drame qui risque d’hypothéquer l’avenir de la nation.Ressources naturelles et plan de balkanisation : nerf de la guerre
4. Il est évident que les ressources naturelles de la RD Congo alimentent la convoitise de certaines puissances et ne sont pas étrangères à la violence que l’on impose à sa po­pulation. En effet, tous les conflits se déroulent dans les couloirs économiques et autour des puits miniers. Comment comprendre que les différents accords soient violés sans aucune pression efficace pour contraindre les signataires à les respecter ? Les diverses con­férences et réunions pour dénouer cette crise n’ont toujours pas abordé les questions de fond et n’ont fait que renvoyer et déce­voir les attentes légitimes à la paix et à la justice de no­tre peuple. En outre, le plan de balkanisation que nous ne cessons de dénoncer est exécuté par des personnes relais. On a l’impression d’une grande complicité qui ne dit pas son nom. La grandeur de la RD Congo et ses nombreuses riches­ses ne doivent pas servir de prétexte pour en faire une jungle. Nous demandons au peuple congolais de ne jamais céder à toute velléité de balkanisation de son ter­ritoire national. Nous lui recommandons de ne jamais souscrire à une remise en question de ses frontières internationalement établies et reconnues depuis la con­férence de Berlin et les ac­cords ultérieurs.Condamnation
5. Nous condamnons avec véhémence cette manière ignoble de considérer la guerre comme moyen pour résoudre les problèmes et accéder au pouvoir. L’ordre institutionnel issu des élections démocratiques dans notre pays doit être sauvegardé.- Nous dénonçons tous les crimes commis sur des pai­sibles citoyens et désap­prouvons de la manière la plus absolue toute agres­sion du territoire national.- Nous fustigeons le laxisme avec lequel la Communauté internationale traite le pro­blème de l’agression dont notre pays est victime.Que demandons-nous ?
6. Nous demandons ins­tamment la cessation des hostilités et la garantie des conditions de sécurité pour le retour des déplacés sur leurs terres.
7. De toute urgence, nous en appelons à la solidarité nationale et internationale pour un accroissement de l’aide humanitaire en faveur des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants entas­sés. dans des camps.
8. Nous invitons toute la population congolaise à un sursaut national pour vivre en frères et sœurs, dans la solidarité et la cohésion nationale, afin que la RD Congo ne som­bre pas dans la violence et les divisions.
9. Nous exhortons le Gouvernement congolais à mettre tout en oeuvre pour rétablir la paix sur toute l’étendue du territoire natio­nal. C’est le devoir sacré de nos gouvernants d’exercer leurs fonctions régaliennes afin de protéger le peuple et de garantir la sécurité aux frontièreS. Nul n’ignore que l’absence d’une armée ré­publicaine est préjudiciable à la paix dans le pays.
10. Nous demandons à la Communauté internationale de s’impliquer sincèrement pour faire respecter le droit international Nous estimons impérieux l’envoi d’une for­ce de pacification et de sta­bilisation pour rétablir notre pays dans ses droits. Tout le monde gagnera avec un Congo en paix plutôt qu’un Congo en guerre.Engagement de l’Eglise
11. Solidaire de la souffran­ce de son peuple, l’Eglise ­famille de Dieu qui est en RD Congo s’engage à accom­pagner ses fils et ses filles, meurtris pour les conduire sur le chemin de la réconci­liation et de la paix. Elle ex­prime sa reconnaissance à Sa Sainteté le pape Benoît XVI pour son attention au drame de la RD Congo, ses appels répétés à tous pour une solution pacifique et pour l’aide financière qu’il vient d’apporter lui-même afin de soulager des popu­lations déplacées.12. Puisse le Seigneur qui a veillé pendant des heures au jardin de Gethsémani et qui a ressenti comme fai­tes à lui-même toutes les souffrances infligées et im­posées aux membres de son corps (cf Mt 25, 31-46), veiller avec nous et nous soutenir devant ce drame que connaît notre pays.Que la Très Sainte Vierge Marie, Reine de la paix, ob­tienne la paix à notre chère patrie.

lundi 27 octobre 2008

Le nouveau gouvernement est une machine très lourde!

Voici la composition du nouveau gouvernement rendue publique à Kinshasa:
Premier ministre, chef du gouvernement: Adolphe Muzito
Vice-Premier ministre chargé des besoins sociaux de base: François Joseph Mobutu Nzanga Vice-Premier ministre chargé de la reconstruction: Emile Bongeli Vice-Premier ministre chargé de la sécurité et de la défense: Mutombo Bakafwa Nsenda
1-Ministre de l'Intérieur: Célestin Mbuyu
2-Ministre de la Défense nationale et des anciens combattants: Charles Mwando Nsimba
3-Ministre des Affaires étrangères: Alexis Thambwe Mwamba
4-Ministre de la Décentralisation et de l'aménagement du territoire: Antipas Mbusa Nyamwisi 5-Ministre de la Coopération internationale et régionale: Raymond Tshibanda Ntngamulongo
6-Ministre de la Justice: Luzolo Bambi Lesa
7-Ministre des Relations avec le parlement: Adolphe Lumanu
8-Ministre des Infrastructures, des travaux publics et de la reconstruction: Pierre Lumbi Okongo
9-Ministre des Finances: Athanase Matenda Kyelu
10-Ministre du Plan: Olivier Kamitatu Etsu
11-Ministre du Budget: Michel Lokola Elamba
12-Ministre de l'Environnement, de la conservation de la nature et du tourisme: José Endundo Bononge
13-Ministre de l'Economie nationale et du commerce: André Philippe Futa
14-Ministre du Portefeuille: Jeanine Mabunda Lioko
15-Ministre de l'Agriculture: Norbert Basengezi
16-Ministre des Transports et des voies de communications: Mathieu Pita
17-Ministre des Mines: Martin Kabwelulu
18-Ministre de l'Energie: Laurent Muzangisa
19-Ministre des Hydrocarbures: René Isekemanga Nkeka
20-Ministre des Postes, téléphones et télécommunications: Louise Munga
21-Ministre de l'Industrie: Simon Mboso Kiamputu
22-Ministre de la Communication et médias: Lambert Mende Omalanga
23-Ministre de la Santé publique: Auguste Mopipi Mukulumanya
24-Ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel: Macaire Mwangu Famba 25-Ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire: Léonard Mashako Mamba
26-Ministre des Affaires foncières: Kisimba Ngoy Maje
27-Ministre de l'Urbanisme et de l'habitat: Michel Lokola Elembaµ
28-Ministre de l'Emploi, du travail et de la prévoyance sociale: Ferdinand Kambere
29-Ministre de la Fonction publique: Michel Botoro
30-Ministre de la Culture et des arts: Esdras Kambale
31-Ministre du Développement rural: Taty Azili
32-Ministre de la Jeunesse et des sports: Patrick Sulubika
33-Ministre des Petites et moyennes entreprises: Claude Batibuhe Nyamugabo
34-Ministre des Recherches scientifiques: Joseph Bitibiyo Afata
35-Ministre des Droits humains: Upio Karura
36-Ministre du Genre, de la famille et de l'Enfant: Marie-Ange Lukiana Mufwankol
37-Ministre des Affaires sociales, des actions humanitaires et de la solidarité nationale: Barthélémy Botswali Lengemo
Vice-ministres
1-Vice-ministre de l'Intérieur: Zéphirin Ngongo
2-Vice-ministre de la Défense et des anciens combattants: Oscar Masamba
3-Vice-ministre des Affaires étrangères: Ignace Gata Mavita
4-Vice-ministre des Congolais de l'étranger: Colette Tshomba Tundu
5-Vice-ministre de la Justice: Musonda Kalusambo
6-Vice-ministre des Travaux publics: Gervais Ntirumieniera Kimonyo
7-Vice-ministre des Finances: Alain Lubamba Ngimbi
8-Vice-ministre du Budget: Alain Lubamba wa Lubamba
9-Vice-ministre des Mines: Victor Kasongo Shomary
10-Vice-ministre des Hydrocarbures: Gustave Beya Tsiku
11-Vice-ministre de l'Enseignement professionnel: Arthur Sedeya
12-Vice-ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire: Bokele Djema
13-Vice-ministre du Développement rural: Willy Mubobo Nzamba

samedi 25 octobre 2008

L'ONU pille le Congo

Des pointes d'ivoire découvertes au siège de la MONUC
(L'international Magazine 04/10/2008)
Profitant du fait qu'une partie de la RD Congo (le région du Kivu) est plongée dans la guerre civile, des "fonctionnaires onusiens de la paix " en profitent pour continuer de piller les richesses naturelles de ce pays pauvre d'Afrique centrale. Alors que l'ONU n'a toujours pas tirée toutes les conséquences des scandales passés de sa Mission de paix au Congo, celle ci vient encore de révéler une autre de ses multiples facettes.
Profitant du fait qu'une partie du pays (le région du Kivu) est plongée dans la guerre civile, certains fonctionnaires de cette mission de paix en profitent pour continuer de piller les richesses naturelles de ce pays pauvre d'Afrique centrale. Selon une source de l'Agence de presse PANA, huit pointes d'ivoire, dont six d'éléphants et deux de rhinocéros ainsi que des grumes de bois rouge, ont été découvertes au siège de la Mission des Nations unies au Congo à Dungu, dans le district du Haut-Uélé (Province Orientale), mis à sac la semaine dernière par la population en colère. La RDC serait livrée a un pillage d'ampleur international ?
Une marche de colère avait été organisée à Dungu, la semaine dernière, pour protester contre les pillages, enlèvements et atrocités dont sont victimes les populations de ce district de la part des rebelles de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de l'Ouganda. Au cours de cette marche, le siège local de la MONUC, soupçonnée de complicité avec le chef rebelle ougandais, Joseph Kony, a été saccagé, a indiqué la même source. Pour mieux exploiter à sa guise les richesses naturelles de la RDC et assurer leur évacuation vers d'autres pays, la mission onusienne a strictement interdit l'accès de l'aéroport de Dungu à la population et à l'autorité locale, précise la source de la PANA.

samedi 11 octobre 2008

Kivu, une équation mortelle que nul ne veut priver!


Kivu : une équation mortelle que nul ne veut briser
Colette Braeckman Le Soir, vendredi 10 octobre 2008


Un million deux cent mille réfugiés, plus qu’au Darfour et dans de pires conditions. Deux Etats en voie de reconstruction, le Rwanda et le Congo, sur le point de partir en guerre. Des milliards de dollars, consacrés au maintien de la paix, à la pacification, aux élections démocratiques, dépensés en vain. Tout cela à cause d’une équation mortelle qui s’est nouée au Kivu au lendemain du génocide rwandais et que la communauté internationale a contribué à poser, comme une bombe à retardement. Après que le régime Mobutu, sous la pression internationale, a accepté d’héberger les auteurs du génocide et leurs suivants, le Rwanda se sentit en droit d’attaquer le Kivu et d’y poursuivre ses adversaires acharnés.


Aujourd’hui, quelques milliers de combattants hutus sont toujours là, ils terrorisent les populations congolaises, exploitent les ressources, les exportent via le Rwanda et servent de justification à Laurent Nkunda, un chef tutsi qui… terrorise les populations congolaises, exploite les ressources, les exporte vers le Rwanda et crée une zone tampon sur la frontière…


Pour tenter de briser ce cercle vicieux, les résolutions de l’ONU n’ont pas manqué, ni les Casques bleus aujourd’hui redéployés dans l’Est, ni les facilitateurs européens et américains, ni les humanitaires, et MM. Solana, De Gucht ou Ban Ki Moon ont fait connaître leur préoccupation. La seule chose qui manque, c’est la volonté de prendre le problème à bras de corps, de le résoudre une fois pour toutes : traquer les Hutus génocidaires et les envoyer chez eux ou ailleurs, neutraliser Nkunda, verrouiller la frontière, bloquer le commerce des minerais.


Qu’ils soient Indiens ou Pakistanais, les Casques bleus ne veulent prendre aucun risque : s’agit-il vraiment des seules troupes disponibles ? Pourquoi l’Europe, qui a financé les élections, n’achève-t-elle pas le travail de pacification en envoyant une force musclée et mandatée, comme naguère l’Opération Artemis dans l’Ituri ? Le peuple du Kivu, chassé de ses terres, est à nouveau en danger de mort (et fait quelquefois penser aux Palestiniens) : serait-il sacrifié, par qui et pourquoi ? Qui ne dit mot consent, qui ne fait rien est complice. Un jour, la communauté internationale devra s’expliquer.

vendredi 12 septembre 2008

La reprise des combats dans le Kivu

Des milliers de civils ont été touchés par la reprise depuis fin août des affrontements entre les troupes gouvernementales et les rebelles du Conseil National pour la Défense du Peuple (CNDP), un mouvement politico-militaire commandé par le général insurgé Laurent Nkunda.
Le Comité International de la Croix Rouge (CICR), qui cite Luc Hass, chef de la sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, a demandé dans un communiqué publié jeudi à Kinshasa, aux parties en conflit de respecter, en vertu du droit international humanitaire, la vie et l'intégrité des populations civiles, des blessés et des personnes capturées ainsi que les biens indispensables à la survie des civils, tels que les denrées alimentaires, le bétail et les installations d'eau potable. Le CICR a déploré la situation de ces populations civiles déjà fragilisées par de nombreux déplacements et les conditions de sécurité précaires qui subissent les conséquences directes de ces nouveaux affrontements.
Rappelant que les femmes et les enfants doivent bénéficier d'une protection particulière, le CICR a souligné que tout acte de violence sexuelle constitue une violation grave du droit international humanitaire ainsi que le recrutement d'enfants dans les forces armées ou dans les groupes armés. Depuis la reprise des affrontements il y a deux semaines, on a enregistré près de 6.000 déplacés internes.

mardi 2 septembre 2008

Crash d'un avion humanitaire à Bukavu

Un avion humanitaire avec 17 passagers et membres d'équipage à bord s'est écrasé dans l'est de la République démocratique du Congo, annonce la compagnie américaine Air Serv International
Les secours aériens dépêchés sur place n'ont vu aucune trace de survivants dans les décombres de l'appareil qui s'est écrasé lundi sur un massif montagneux à 15 km au nord-ouest de Bukavu, ville proche de la frontière avec le Rwanda.

L'avion, de type Beechcraft, était parti de Kisangani et se rendait à Bukavu. Les conditions météorologiques étaient mauvaises au moment du vol.

Vers 12h00 GMT, il a perdu le contact avec le contrôle au sol au moment où il effectuait ses manoeuvres d'approche. "Le dernier contact radio a été établi 10 minutes avant l'arrivée prévue à Bukavu alors qu'il y avait de fortes pluies," précise Air Serv International dans un communiqué.

Aucune information n'a été fournie sur l'identité des passagers. L'avion était affrété par Air Serv International, une société spécialisée dans le transport de matériels et de personnels humanitaires.

samedi 26 juillet 2008

Le Kivu toujours en turbulences en dépit de l'accord de paix de janvier 2008

Les accrochages, exactions et déplacements de civils se poursuivent dans le Kivu (est de la République démocratique du Congo), riche région entrée en convulsions après le génocide au Rwanda voisin, malgré un accord de paix signé en janvier par tous les belligérants. Ces troubles armés, alimentés par la prédation des minerais (coltan, or) pèsent aussi sur l'écosystème du Parc national des Virunga où les miliciens braconnent sévèrement les animaux sauvages, notamment les derniers gorilles des montagnes. La Mission de l'ONU en RDC (Monuc) vient de lancer un nouvel "appel pressant" à tous les groupes armés signataires de l'accord de paix de Goma (capitale du Nord-Kivu) pour qu'ils cessent "leurs graves exactions de toutes sortes" contre les civils, selon sa porte-parole à Kinshasa, Sylvie Van Den Wildenberg.
"Une tension persiste entre les forces en présence, ce qui entretient un climat de peur permanente au sein des populations civiles et empêche le retour de plus d'un million de personnes vulnérables dans leur foyer", a-t-elle poursuivi. L'errance sans fin des civils au gré des exactions et des accrochages armés, principalement des agriculteurs qui se retrouvent sans terre et sans moyens autonomes de subsistance, est aussi dénoncée par l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW).
L'association dit avoir recensé plus de 200 meurtres de civils et le viol de centaines de femmes et de jeunes filles commis depuis janvier par tous les groupes armés, y compris les soldats de l'armée congolaise. "Six mois après la signature de l'accord de paix, la situation des droits humains n'a connu aucune amélioration et en fait dans certaines zones, elle s'est détériorée", selon Anneke Van Woudenberg, chercheuse pour l'Afrique de HRW.
Le programme "Amani" (paix en kiswahili) a été lancé après l'accord de Goma. Il porte sur un "acte d'engagement" prévoyant un cessez-le-feu immédiat puis un désengagement progressif des troupes sur le terrain avant leur démobilisation. Son artisan et médiateur, l'abbé congolais Apollinaire Malu Malu, joint jeudi au téléphone à Goma par l'AFP, "regrette beaucoup et condamne ces exactions". "Les exactions se produisent dans des lieux inaccessibles, entre groupes en compétition. Il sont à deux km les uns des autres, il faut les séparer d'une vingtaine de km", explique-t-il. L'essentiel des accrochages a lieu dans les zones montagneuses de Rutshuru et de Masisi, situées au nord de Goma, et frontalières du Rwanda et de l'Ouganda.

samedi 12 juillet 2008

Le cri des Evêques de la RDC lors de leur assemblée plénière 2008

Conscients de la gravité de la situation, ils interpellent tout le monde: “ Il est temps de nous réveiller pour ne pas brader notre souveraineté nationale et trahir notre nation. Nous redisons avec force: le Congo n’est pas à ven­dre. L’avenir du Congo appartient aux Congolais ”. Un autre cri de guerre. Mais faut-il s’arrêter là, à ces ap­pels de vigilance ? Ou multiplier les campagnes de sensibilisation tant auprès des dirigeants que des di­rigés pour justement provoquer ce changement at­tendu par tout le monde ?
Réunis du 7 au 11 juillet 2008, les Archevêques et Evêques de la Conférence Episcopale Natio­nale du Congo, CENCO, vien­nent d’adresser un message pa­thétique d’espérance et d’inter­pellation au peuple congolais et à ses dirigeants. Un message qui ressemble plus à une sonnette d’alarme tant le tableau peint par les Evêques catholiques est dra­matique. C’est-à-dire, “ un Congo toujours exsangue et extraverti; une population meurtrie, appauvrie, plongée dans une misère sans nom et continue à brayer du noir, des hommes et des femmes fatigués d’une crise multiforme, politique, spirituelle, morale, des valeurs ”.
D’où cette dénonciation en des termes vigoureux des “ 5 fléaux ” qui rongent la Républi­que démocratique du Congo. Il s’agit de la Corruption, de la Mi­sère sociale, de la Faiblesse de l’Etat, de l’Insécurité et de l’Ex­ploitation irrégulière des ressour­ces naturelles.De la Corruption, les Evê­ques catholiques disent “ qu’elle est devenue le cadre général de vie et d’action socio-politi­que en RD Congo. Il y a péril en la demeure. Pour bâtir un grand Congo ne serait-il pas urgent de décréter une année de lutte contre la corrup­tion ? ”
La Misère sociale, pour­suivent les Evêques catholiques, se remarque par cette flambée de prix des denrées alimentaires, l’usage désabusé de la drogue et des abus sexuels, et des contrées entières semblent purement et simplement abandonnées par l’Etat dans un enclavement qui hypothèque tout développement pour les populations. “ Ne nous voilons pas la face, en RD Congo des personnes meurent de faim ”, souligne la déclaration de la CENCO.Bien plus, les Evêques enfoncent le clou : “ Il y a aujourd’hui un mur qui sépare toujours davantage les riches des pauvres. La tension salariale entre les hommes po­litiques et les agents de l’Etat appelle des réformes urgentes. Bien des salaires ne sont tou­jours pas payés, les ensei­gnants et bon nombre d’agents de l’Etat sont clochardisés. Ce qui fait craindre une nouvelle vague de grèves à la prochaine rentrée scolaire si rien n’est fait pour les enseignants. Il est surprenant que même des sociétés minières n’arrivent plus à payer leurs agents.... Nous ne pouvons accepter une démocratie à deux vitesses, où il y a d’un côté ceux qui vivent dans l’opulence et de 1’autre ceux qui doivent se contenter des miettes ”.
En ce qui concerne la Fai­blesse de l’autorité, de l’Etat, les Evêques catholiques espèrent l’émergence d’un leadership plus visionnaire et dynamique ”.
Et ce à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Et comme cela va de soi, cette absence de leadership entretient l’insécurité “ A l’heure actuelle la faiblesse de l’autorité de l’Etat se mani­feste par une insécurité crois­sante et une instabilité politique persistante. L’insécurité semble aujourd’hui générali­sée dans le pays. Des assassi­nats ciblés des personnes sur les routes et dans les maisons se multiplient. Des éleveurs Mbororo immigrés dans le Nord de la Province Orientale sacrifient les champs de la po­pulation, tuent tout autre herbivore, en faveur de leurs Va­ches. Des éléments de la rébellion ougandaise LRA pillent dans les paroisses et maisons religieuses, enrôlent des jeu­nes dans leur rébellion, et ré­quisitionnent des adultes pour des travaux dans leurs champs. Des FDLR et autres réfugiés rwandais contrôlent encore des portions du terri­toire. Des Congolais sont re­foulés de l’Angola dans des conditions inadmissibles. Des Frontières sont de plus en plus sans contrôle. Autant de situations qui devrait interpeller le Gouvernement ” font remarquer les Evêques.
Enfin, de l’Exploitation ir­régulière, illégale, massive et abu­sive des ressources naturelles, tant minières que forestières, dérange les consciences serei­nes. Pire, soulignent les Evêques, les contrats léonins et les trafics d’influence “ mettent à nu la cupidité de nos congénères autant que des étrangers ”.

dimanche 25 mai 2008

Bemba arrêté à Bruxelles par la CPI pour ses crimes de guerr!

L'opposant congolais en exil Jean-Pierre Bemba a été arrêté à Bruxelles par les autorités belges agissant dans le cadre d'un mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI).
L'ancien chef de guerre de République démocratique du Congo, battu par Joseph Kabila à l'élection présidentielle de 2006, est accusé par la CPI d'implication dans des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en République centrafricaine en 2002-2003.
"Jean-Pierre Bemba Gombo, président et commandant en chef du Mouvement de libération du Congo serait pénalement responsable de quatre chefs de crimes de guerre et de deux chefs de crimes contre l'humanité commis sur le territoire de la République centrafricaine pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003", précise la CPI sur son site internet.
Le mandat d'arrêt le visant n'avait pas été rendu public avant son arrestation.
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, s'est félicité de cette arrestation, "fruit d'une opération complexe et bien planifiée" et a remercié les autorités belges.
"M. Bemba avait déjà commis de tels crimes en RCA; il avait déjà commis de tels crimes en RDC; il fallait l'arrêter", a-t-il ajouté.
L'ancien chef rebelle, craignant pour sa sécurité, avait quitté le Congo démocratique l'an dernier pour se réfugier au Portugal. Il nie les faits qui lui sont reprochés.
Selon la CPI, il serait impliqué dans une campagne systématique de meurtres et de viols en série commis sur des civils en Centrafrique par ses hommes du MLC. "Nous avons la preuve que M. Bemba a commis des crimes", a affirmé le procureur de la CPI.
Parallèlement à leur implication dans la guerre civile de 1998-2003 en ex-Zaïre, les combattants du Mouvement de libération du Congo de Bemba étaient intervenus en Centrafrique pour soutenir le président Ange Félix Patassé, menacé par la rébellion de François Bozizé, aujourd'hui chef de l'Etat.
Bemba comme Patassé, qui vit lui en exil au Togo, démentent ces accusations de crime de guerre.
Bemba est le premier suspect faisant l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par la CPI dans le cadre de l'enquête sur les événements survenus en République centrafricaine ouverte en mai 2007 par le procureur Luis Moreno-Ocampo.
La CPI poursuit ses investigations sur ce qu'elle qualifie d'"attaque systématique ou généralisée contre la population civile" au cours de laquelle ont été commis "des viols, des actes de torture, des atteintes à la dignité de la personne et des pillages".
"L'arrestation de M. Bemba est un avertissement sérieux à tous ceux qui commettent, encouragent ou tolèrent les crimes sexuels", a souligné Moreno-Ocampo.
"Il n'y a pas d'excuses pour des centaines de viols, il n'y a pas d'excuses pour le viol d'une petite fille sous les yeux de ses parents, il n'y a pas d'excuses pour un chef qui ordonne, autorise ou tolère que ses troupes commettent des viols et des pillages."

jeudi 15 mai 2008

Les abus des Casques bleus de l'Onu au Kivu

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc), récemment mise en cause pour des trafics présumés avec des miliciens, fait à nouveau face à un scandale après l'ouverture d'enquêtes sur des allégations d'"exploitation et d'abus sexuels" impliquant des Casques bleus. La Monuc est "très préoccupée par des allégations récemment apparues d'exploitation et d'abus sexuels, à l'encontre de certains de ses Casques bleus, dans la province du Nord-Kivu (est)", a déclaré mercredi son porte-parole, Kemal Saïki, au cours d'une conférence de presse à Kinshasa.
"Ces allégations font l'objet d'enquêtes approfondies par le Bureau des services de contrôle interne de l'ONU (BSCI)", a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.
Selon des informations obtenues par l'AFP de sources onusiennes et locales, ces enquêtes concerneraient notamment un réseau de prostitution enfantine présumé à Masisi, localité située à environ 60 km au nord-ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Des Casques bleus du contingent indien de la Monuc basés à Masisi auraient, pendant des mois entre mi-2007 et début 2008, eu des rapports sexuels avec des Congolaises mineures contre des sommes dérisoires, selon ces mêmes sources. Ces faits se seraient essentiellement déroulés dans un local situé non loin du camp de la Monuc, où plusieurs jeunes filles se rendaient à la demande des soldats de la paix. Le BSCI a commencé à enquêter en mars sur ces allégations. Depuis, la majorité des Casques bleus concernés aurait quitté la Monuc dans le cadre de la rotation habituelle des troupes.
Plus récemment, une autre enquête a été ouverte à Goma sur des allégations de tentative de viol par un Casque bleu de l'épouse d'un ex-combattant, qui se serait déroulée fin avril dans un camp accueillant les miliciens étrangers démobilisés. La Monuc - actuellement la plus importante mission de maintien de la paix dans le monde avec quelque 19.000 membres, dont 17.000 Casques bleus - a été éclaboussée par plusieurs scandales depuis son déploiement en RDC en 2001. En février 2005, l'ONU avait décidé d'interdire aux Casques bleus d'avoir des relations sexuelles avec des Congolais, affirmant avec force le principe de la "tolérance zéro" pour toute entorse à son code de conduite. Mais pour la seule période allant de décembre 2004 à août 2006, "au moins 140 cas d'allégations" d'abus sexuels ou de prostitution impliquant son personnel avaient été répertoriés par la Monuc.
Début mai 2008, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HWR) a accusé l'ONU d'avoir étouffé des allégations de malversations visant des Casques bleus pakistanais et indiens, qui auraient été impliqués en 2005 dans des trafics d'armes et/ou d'or avec des miliciens congolais et étrangers. L'ONU a fermement démenti avoir couvert des trafics.
"La vérité, c'est que nous sommes otages des pays contributeurs de troupes. Les agissements de quelques-uns salissent le travail de toute la mission. Il serait temps que New York (le siège de l'ONU) fasse pression sur les pays contributeurs pour que des sanctions exemplaires soient prises contre les coupables", a déclaré à l'AFP un responsable de la Monuc, sous couvert d'anonymat.
L'Inde et le Pakistan sont deux des plus gros contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, qui ne dispose pas d'armée en tant que telle et dont les opérations sont menées avec les forces fournies par les pays membres. Lors de scandales, les Nations unies n'ont souvent comme seul moyen coercitif que de renvoyer les responsables dans leur pays d'origine, où ils peuvent être - ou pas - poursuivis au pénal.

mardi 15 avril 2008

Un crash à Goma ce mardi 15 avril 2008

Un avion D-C 9 de la compagnie Hewa Bora vient de rater son décollage sur la piste de l’aéroport international de Goma faisant de nombreuses victimes parmi les passagers et les commerçantes du petit marché du quartier Biréré de Goma. Il était 14h 15, heure de Goma, heure locale, lorsque le crash s’est déclaré partant d’une fausse manœuvre de décollage de l’appareil. Le régulier n’a su décoller de la piste jusqu’à heurter toute la zone hors piste allant ainsi surprendre des pauvres commerçantes sur l’avenue du 20 mai, espace reconnu à usage commercial.
Selon les témoignages recueillis sur le lieu du sinistre, il y aurait très peu de survivants parmi lesquels des pilotes de l’avion. Le commandant de bord ALEKA MALENGO Roger et son copilote auraient réussi à s’en sortir et se trouveraient à la protection de la 8ème Région Militaire.
L’avion comptait 70 passagers, 2 enfants et l’équipage, soit un nombre total de 79 personnes à bord. Mais l'avion s'est écrasé sur un marche populaire. Le bilan provisoire est de 90 morts, mais pourrait s'alourdir.
D’autres blessés acheminés à l’hôpital Docs de Goma témoignent qu’il s’agirait d’une défaillance technique occasionnée par la tombée des pluies dans la ville qui a provoqué une explosion d’un pneu de l’avion.
L’intervention des véhicules anti-incendie de la MONUC n’a pu rien faire sur l’incident. Le feu était difficile à maitriser.
Les bureaux de la compagnie Hewa Bora ont immédiatement fermé laissant le flou planer sur la ville.
Les boutiques, magasins et autres commerces ont directement fermé sur l’ensemble de la ville.
D’après le Commandant de l’aéroport, monsieur OLEKO, il s’agirait d’un problème technique.
Hewa Bora fait partie des ces nombreuses compagnies aériennes congolaises interdites et mentionnées sur la liste noire de l'Union européenne.

mercredi 27 février 2008




Mgr LaurentMonsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, s’en tient à la suppression de la prime ( salaire des enseignants pris en charge depuis 1990 par parents dans tout le système scolaire de la RDC, de la maternelle à l'université) telle que décidée par les évêques et par l’Etat. Il l’a confirmé lors de la rencontre avec les Ecoles conventionnées catholiques (ECCATH) en marge du 31ème anniversaire de la convention des ECCATH.

« L’école n’est pas une entreprise commerciale destinée à exploiter les parents et les élèves », a-t-il indiqué, précisant que la perception des frais scolaires doit se faire conformément à la justice et à l’équité, de manière à promouvoir le droit à l’éducation de tout enfant, du riche ou du pauvre. Mgr Monsengwo a également signifié que « l’argent déjà collecté par la coordination diocésaine doit servir à créer un fonds commun qui puisse soulager toutes les écoles, notamment celles fréquentées par les plus démunis et les plus pauvres. Un audit interne, a-t-il annoncé, veillera à cette fin. « Ne détruisons pas d’une main ce que nous construisons de l’autre, a-t-il ajouté.Le prélat a mis en exergue des valeurs instituées par l’institution scolaire catholique, notamment la recherche de l’excellence, de la vérité scientifique et morale, des vertus et de la formation.Il a appelé les personnes engagées dans les écoles conventionnées catholiques au respect de la convention et de l’idéal d’éducation contenus dans le règlement intérieur des ECCATH.

Satisfait de cet accueil, Mgr Laurent Monsengwo a déclaré chômée, à cette occasion, la journée de mercredi pour toutes les écoles conventionnées catholiques de Kinshasa.L’archevêque de Kinshasa a indiqué que l’Eglise a accordé à l’éducation scolaire et à l’alphabétisation une grande importance au point que « le concile Vatican II a consacré à l’éducation une réflexion attentive, affirmant « l’extrême importance de l’éducation dans la vie de l’homme et son importance croissante sur la société moderne ».
Le système scolaire congolais aura du mal fonctionner, avec un gouvernement qui n'a rien fait pour l'education, à part les déclarations et des promesses... Le Sud-Kivu aura du mal a s'en sortir après le séisme qui a, pendant trois semaines, depuis le 3 février 2008, détruit plus de 50 pourcent des écoles. Comment envisager la reconstruction de ces écoles et le fonctionnement de tout le système scolaire si tout cela doit être pris en charge par les parents... qui sont déjà au fond de la misère avec un Etat démissionnaire et les années d'une guerre où on a du mal à sortir?
La convention entre l’Eglise catholique et l’Etat a été signée le 26 février 1977 pour la bonne gestion du système éducatif congolais. L’abbé Biko estime que celle-ci devrait être adaptée aux réalités actuelles compte tenu des transformations du régime politique et de la mise en place des nouvelles institutions démocratiques en République Démocratique du Congo.

mardi 5 février 2008

Un Séisme a frappé le Sud-Kivu.




Dimanche matin, un séisme ( dont l'épicentre est situé à Birava) d'une magnitude de 6.1 degrés sur l'échelle de Richter a frappé l'ouest du Rwanda et la Région du Sud-Kivu, à l'est de la RDC. Dans les deux pays, les dégâts sont considérables. Les murs de certaines églises se sont effondrés, piégeant des dizaines de fidèles venus à la messe dominicale. Dans la province congolaise du Sud-Kivu, le bilan officiel était toujours lundi de 9 morts dans la ville de Bukavu, la capitale provinciale, et 3 mort dans le territoire voisin de Kabare. En fin de journée, une centaine de blessés étaient encore hospitalisés au Sud-Kivu, mais des dizaines d'autres, légèrement touchés, avaient déjà regagné leur domicile ou celui de proches, a indiqué le maire de Bukavu, Guillaume Bonga. Lundi les autorités des deux Etats concernés ont renforcé et organisé les secours pour venir en aide à des milliers d'habitants privés de domicile.

A Bukavu, après une nuit ponctuée de faibles répliques de la secousse initiale au cours de laquelle 80% des habitants ont passé la nuit à la belle étoile, la priorité des autorités était "d'évaluer les besoins des victimes". "Nous avons besoin de bâches, de tentes, de médicaments", a estimé M. Bonga. A Bukavu, une ville de plus de 350.000 habitants, "presque toutes les maisons ont été endommagées", un marché a été entièrement détruit et la salle d'opération de l'hôpital Général fonctionnait sur groupe électrogène après une panne électrique, a-t-il poursuivi. Les patrouilles de police ont été renforcées dans la ville pour éviter d'éventuels pillages. Au cours d'une réunion du comité de crise qui regroupe les autorités locales, l'inspection sanitaire, la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) et les agences humanitaires, la mise à disposition de plusieurs centaines de tentes a été envisagée et était à l'étude, selon une source humanitaire. D'ores et déjà, l'OMS a remis 2,5 tonnes de matériel chirurgical et de médicaments au gouvernement congolais, pouvant "assurer des soins à au moins 500 blessés pendant dix jours".

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères - en visite dans la région des Grands Lacs la semaine dernière - a exprimé son "émotion" et annoncé que la France était "prête à aider les pays concernés" en leur apportant l'assistance "qui paraît nécessaire".

vendredi 1 février 2008

Un rapport accablant: enfants victimes en R D Congo


La RDC figue au nombre de 18 pays indexés dans le dernier rapport sur les enfants et les conflits armés publiés par l’ONU. Dans son dernier rapport sur les enfants et les conflits armés, le Secrétaire général de l’ONU fait état des développements dans quelque 18 pays et propose au Conseil de sécurité une série de mesures concrètes pour faire pression sur les parties concernées.Le recrutement d’enfants et le déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays sont étroitement liés, souligne le rapport du Secrétaire général rendu public aujourd’hui et qui couvre la période comprise entre octobre 2006 et août 2007.


« Ainsi, plus il y a de sécurité dans les camps de réfugiés et déplacés, moins il y a de recrutements d’enfants, a expliqué Radhika Coomaraswamy, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, lors d’une conférence de presse aujourd’hui au siège de l’ONU à New York. Les autres sujets de préoccupations concernent les déplacements trans-frontières de groupes armés pour recruter des enfants, comme au long de la frontière soudano­-tchadienne ou du Rwanda et de la R D C, ainsi que la détention de mineurs, les attaques contre le personnel et les établissements éducatifs, l’utilisation des armes d’emploi aveugle et la violence sexuelle.


« On n’a recueilli aucun élément de preuve fondé concernant le recrutement et l’utilisation actifs d’enfants par les groupes armés », indique-t­-il. Au Myanmary, Le Secrétaire général rapporte que les autorités ont pris plusieurs initiatives en vue de s’attaquer au problème du recrutement et de l’emploi des enfants, mais que reste présent le problème de la disponibilité et de la fiabilité des informations. Le rapport fournit également des informations sur des situations dont le Conseil de sécurité n’est pas saisi, comme au Tchad, en Colombie, aux Philippines, au Sri Lanka et en Ouganda.


Une de bonnes nouvelles est aussi la lutte contre l’impunité », a déclaré Radhika Coomaraswany, qui s’est félicité des actions judiciaires intentées contre des responsables du recrutement d’enfants de moins de quinze ans dans des groupes armés, en particulier Thomas Lubanga Dyilo, de la République démocratique du Congo, Charles Taylor, du Liberia, et Alex Tamba Brirna, Brima Bazzy Kamara, Santigie Borbor Kanu et Allieu Kondewa de la Sierra Leone.Le rapport donne par ailleurs en annexe la liste des parties, groupes et mouvements qui, dans certains pays, se livrent à de graves abus et violations des droits de l’enfant. Outre le recrutement d’enfants ­soldats, ces violations du droit international applicable relatif aux enfants incluent meurtres et mutilations, viols et autres sévices sexuels graves, enlèvements refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire et attaques visant des écoles et des hôpitaux.


Dans ses recommandations au Conseil, le Secrétaire générale énumère certaines mesures qui pourraient être prises contre les parties à un conflit armé qui persistent à commettre systématiquement des violation graves à l’encontre d’enfants, « notamment l’interdiction d’exporter ou de fournir des armes, l’interdiction d’apporter une assistance militaire, l’imposition de restrictions aux déplacements des responsables, l’exclusion de ceux-ci de toutes les structures administratives et des mesures d’amnistie, et la restriction des flux de ressources financières vers les parties concernées ».
Il recommande aussi au conseil de saisir la Cour pénale internationale afin que des enquêtes soient menées et des poursuites engagées contre les auteurs des violations commises à l’encontre d’enfants dans les situations de conflit armé relevant de sa juridiction.

mardi 8 janvier 2008

Ce que disent les Evêques du Congo de la situation au Kivu



LE CONTEXTE

L'évaluation de la situation réelle confirme ce que tout le monde sait, à savoir :- Le Kivu vit une situation de guerres récurrentes. Il y existe un activisme guerrier de certains groupes ethniques arguant leur exclusion ou leur mépris par les autres habitants de la région. On y note une présence nuisible des groupes armés d'origine étrangère. On y constate un activisme réactionnaire de certains groupes armés qui revendiquent de défendre les terres de leurs ancêtres.Tous ces éléments réunis ont rendu difficile la cohabitation pacifique entre les habitants de la région.

LES CAUSES
En examinant cette situation, forte de messages antérieurs des Evêques et actualisés parles résultats de la récente enquête initiée par ses services, la CENCO a relevé les causes ci-après qui sont à la base du désastre que vivent les populations de cette région :
- Au niveau interne :La CENCO constate :· un réel problème d'intégration des populations : certains habitants au Kivu ne se sentent pas entièrement intégrés à la communauté nationale; des problèmes fonciers : la désappropriation des terres arables au profit des éleveurs, créant ainsi un conflit permanent entre les cultivateurs et les propriétaires des grands domaines pastoraux; un problème de conquête du pouvoir: l'exploitation de la haine et de la division ethniques est devenue une nouvelle idéologie au service de politiciens pour la conquête ou la conservation du pouvoir; une question de gestion et d'accès auxressources naturelles : tout montre que le contrôle des espaces où il y a des ressources naturelles est une des causes majeures de la guerre au Kivu (Cfr le rapport du Panel des Nations Unies, l'enquête de Human Rights Watch sur l'exploitation de l'or, le rapport Lutundula ou les différentes mises en garde de Institute Rescue Comittee). On se bat là où il y a des richesses que l'on veut exploiter : la guerre devient un paravent pour couvrir le pillage des ressources. On y exploite aujourd'hui le pyroclore, le coltan, l'or, le diamant, la cassitérite… et le pétrole en perspective; La conduite de certains hommes politiques congolais, caractérisée par la corruption, l'absence de moralité politique et le manque de dignité est avérée : à cause de l'argent, certains politiciens congolais sont prêts à vendre leur pays. La débâcle au Kivu est la conséquence d'une série de comportements irresponsables et traîtres des Congolais eux-mêmes.Il faut ajouter à cela que si cette situation perdure, c'est parce que le pays ne dispose pas encore d'une armée à même de protéger ses frontières et sa population.
- Au niveau externe :La CENCO relève : l'attitude non moins ambiguë de la communauté internationale face au problème des réfugiés, face à la démocratie dans la région des Grands Lacs, face à la mission de maintien de la paix par la MONUC. l'attitude manifestement hostile de certains pays voisins, après avoir signé et ratifié le Pacte de Naïrobi sur la sécurité, la stabilité et le développement dans les pays des Grands Lacs (26 décembre 2006) ; l'affairisme des multinationales autour des ressources naturelles : il apparaît clairement que la guerre au Kivu est une guerre économique dont l'enjeu demeure incontestablement l'exploitation des richesses du sol et du sous-sol. Des agents des multinationales sont particulièrement actifs dans cette région pour vendre des armes, exploiter des ressources naturelles et conseiller les chefs des groupes armés à persévérer dans cette aberration. La place géostratégique de la République Démocratique du Congo avec ses nombreuses ressources est un des facteurs aggravants de l'instabilité au pays.
LES CONSEQUENCES
Les conséquences de cette situation sont énormes : Des millions de morts : une hécatombe sans pareille, mais jamais dénoncée ;Des populations condamnées à l'errance : l'exode rural avec comme conséquence la surpopulation des villes et de grandes cités, l'abandon forcé du secteur agricole, la non scolarisation des enfants, etc. Des déplacements forcés des personnes dans des conditions inhumaines ;· Des viols massifs des femmes et des violations à grande échelle des droits de la personne humaine ; Des tueries systématiques organisées au jour le jour sans que les coupables ne soient appréhendés ;· Des destructions des infrastructures et de l'environnement: des villages incendiés, des ponts coupés, des domaines agricoles et pastoraux ravagés, etc; Des recrutements de mineurs dans les rangs des groupes armés;· Un pillage systématique des ressources naturelles ;· Un appauvrissement accéléré des populations ; · Une exacerbation des clivages ethniques: l'enracinement de la mémoire de vengeance entre les ethnies.
RECHERCHE DES SOLUTIONS
La Conférence Episcopale Nationale du Congo recommande que, dans la recherche des solutions pour sortir le pays de ce désastre, les participants aux assises de Goma puissent porter leur attention sur les points ci-après :· Ils doivent se concentrer sur les causes réelles du conflit au Kivu et ne pas se contenter des causes apparentes. Pour ce faire, des questions de fond doivent être posées :- Quelles sont les vraies revendications des uns et des autres ?- Qui arme les milices ?- La présence des Interahamwe et autre ethniques apparentés aux portes du Rwanda n'est-elle pas l'une des causes profondes de la déstabilisation de la région du Kivu ?- Qu'adviendrait- il si les quatre cents ethnies du Congo prenaient les armes pour faire entendre chacune sa voix ?

INTERPELLATION.
La CENCO interpelle les habitants du Kivu pour qu'ils se considèrent comme des frères et soeurs. La CENCO interpelle la Communauté nationalepour qu'elle prenne conscience que notre pays est au centre des convoitises régionales et internationales. Au cours de cette conférence, il sied à tous de parler le même langage car la cause qui nous engage au Kivu est une cause nationale. La CENCO demande au niveau de la sous-région le respect du droit national et international, notamment les droits des Etats, des groupes humains et des individus. A la Communauté internationale, la CENCO demande de jouer un franc jeu et de protéger les intérêts de tous les Congolais. Tout le monde gagnerait avec un Congo en paix plutôt qu'un Congo en guerre. Que toutes les puissances et leurs multinationales soient amenées à travailler pour la paix dans la région des Grands Lacs. Aux dirigeants de notre pays qui ont prisl'initiative de cette conférence, l'occasion leur est donnée de se montrer responsables. La CENCO exhorte le Gouvernement à « ne pas décevoir les attentes de la nation » qui veut voir la paix, la sécurité et le développementdevenir une réalité pour le grand bien de notre population. La CENCO est convaincue qu'il n'y a pas de paix sans justice. L'impunité encourage denouvelles velléités insurrectionnelles.