L’actualité nationale reste dominée par l’examen du projet de Budget 2008 à l’Assemblée nationale et le Sénat. Les intervenants rivalisent d’éloquence jusqu’à susciter des passes d’armes. D’où l’intérêt du débat et du sujet. C’est-à-dire, le Budget 2008 qui n’est rien d’autre qu’un programme d’action du gouvernement à travers lequel il exprime ses ambitions d’assainir l’environnement politique, de relancer l’économie et de promouvoir l‘être humain.
Mais comment peut-on alors soutenir tout effort global de développement si des domaines tels que l’Education, la Santé, l’Agriculture et le Développement rural ne sont que « des secteurs prioritaires » dans l’imagination des gouvernants ? Dans le projet budgétaire pour l’exercice 2008 déposé mardi devant l’Assemblée nationale et depuis sous examen par les députés, le Premier ministre a déclaré ce qui suit dans son exposé de motifs : « Aujourd’hui, en ce qui concerne ce Budget 2008, on peut noter une stratégie d’investissement axée de manière plus résolue et plus précise sur les Cinq chantiers du Président de la République et du gouvernement. En effet, près de 70% de l’enveloppe globale vont aux secteurs prioritaires suivants : Infrastructures, 41% ; Energie 14% ; Enseignement primaire, Secondaire et Universitaire (EPSU) 5% ; Santé 5 % ; Agriculture et Développement rural 3,5% ».
Une telle répartition, l’on conviendra avec nous, suscite plusieurs interrogations dans la mesure où elle sous-tend de profondes contradictions en matière de développement. Car, on ne peut vouloir le développement d’une nation, le mieux être d’un peuple, une économie dynamique et prospère, et consacrer peu des ressources à des secteurs dits « prioritaires » que sont l'éducation, la santé et l'agriculture, c’est vouloir une chose et son contraire