vendredi 19 juin 2009

Les couveuses en panne à la Clinique Universitaire de Kinshasa!

La Clinique universitaire de Kinshasa reflète dans ses différents services la misère et la crise qui secouent tous les secteurs de la vie nationale en Rdc. Il suffit de visiter, par exemple, le département de la pédiatrie, précisément le service de néonatologie, pour s’en rendre compte. Hier, l’une des fleurons de formations médicales de Kinshasa, aujourd’hui, cette clinique est devenue l’ombre d’elle-même. Non seulement l’équipement adéquat fait défaut, mais certains matériels se trouvent dans état de délabrement avancé.
Il faut toute l’ingéniosité du personnel médical pour les faire fonctionner. C’est le cas de couveuses installées dans le service de néonatologie pour poursuivre le cycle du développement des enfants prématurés, Don du gouvernement japonais offert à la Rdc depuis 1967, notez que certains dirigeants du pays n’étaient pas encore venus au monde, ce matériel vital pour la survie des prématurés n’a jamais été remplacé. Apparemment, personne ne semble s’en préoccuper tant au niveau du gouvernement central que du gouvernorat de Kinshasa.
Le médecin qui dirige le département de la pédiatrie de la clinique universitaire de Kinshasa fait recours à la méthode antique pour arriver à faire fonctionner les couveuses en panne, en utilisant les bouillottes, pour parvenir à chauffer et maintenir la température normale pouvant aider le prématuré à bien vivre.C’est ce qui justifie, le cri de détresse lancé, au travers de leurs parents, par les enfants prématurés qui naissent à la clinique universitaire, aux autorités et à toutes les personnes de bonne foi pour doter cette formation médicale des couveuses modernes.
Point n’est besoin d’indiquer que cette clinique est l’un des miroirs qui projettent à l’extérieur la manière dont les soins médicaux sont dispensés en Rdc. La clinique universitaire est une institution sanitaire de haut standing en République Démocratique du Congo en général et à Kinshasa en particulier. Elle regorge de beaucoup de départements et dispose de bons médecins et d’un personnel bien formé.Cependant, le manque d’un équipement moderne adéquat ne permet pas à ce personnel soignant de donner le meilleur d’eux-mêmes. Le département de la pédiatrie de la clinique universitaire de Kinshasa dans son service de Néonatologie et prématuré, pour ne prendre que cet exemple, dispose d’une salle où sont installées 12 couveuses. Ce matériel est tombé en panne et aucun appareil ne fonctionne. Il semblerait qu’on attend encore que les Japonais qui nous avaient gratifié de ce don fasse encore le même geste humanitaire!!! Ironie ou vérité?

Walungu vit son calvaire



Sur la photo, des enfants de Walungu jouant sur le terrain de foot paroissial

OPERATIONS KIMYA II :
Un effroi dans la population de Walungu.

1. Constat.

Les opérations « Kimya II » visent à traquer les FDLR jusqu’à leur dernier retranchement.


La promesse faite par le Chef de L’Etat sur la traque des FDLR est sur le point de se concrétiser.
En effet, le jeudi 04 juin 2009, le chef d’état major de l’armée congolaise a tenu à Walungu un conseil de sécurité avec les officiers militaires de la 17e brigade basée à Walungu et à partir de ce même jeudi jusqu’à dimanche 07 juin 2009, des camions pleins de militaires ont fait leur entrée dans le chef lieu dudit territoire.

Cependant, l’arrivée de ces militaires crée la panique au sein de la population, notamment à cause de la présence massive des rwandophones dans les troupes.
En plus, la nuit du jeudi 04 juin 2009, les militaires FARDC s’apprêtaient à dévaliser la boutique « sans problème » du centre commercial de Walungu appartenant à Mr. Jean Marie » C’est grâce à l’intervention des enfants de la rue qui se sont opposés que le drame a été évité de justesse.

Le Samedi 06 juin 09, à partir de 14 heures, la route quittant Walungu centre vers le groupement de kaniola a été vidée de tout passant et abandonnée aux militaires qui ne laissaient personne passer sans le contraindre à transporter leurs bagages jusque tard dans la nuit. Certaines personnes ont été rançonnées et dépouillées de leurs biens.

2. L’effroi au sein de la population.

La panique causée par l’annonce du début des opérations Kimya II a poussée nombreuses populations à abandonner leurs villages. Certaines familles des localités de Cisaza,Cindubi,… du groupement de Kaniola prennent bagages,poules, chèvres et enfants et se dirigent vers Walungu centre en quête de sécurité. Notons que les combattants FDLR ( forces démocratiques pour la libération du Rwanda) sont amassés autour de la forêt de Mugaba et s’apprêteraient à se défendre contre toute attaque des FARDC.
Tous ces déplacés craignent les représailles des FDLR et les dommages collatéraux des opérations kimya II sur la population. Les FDLR annoncent qu’elles se vengeraient en premier lieu sur les civils.
3. Recommandations et cris d’alarme.

La vie du peuple est donc en danger. Les cas des victimes des FDLR et des maladies, suite à la non assistance, risquent de connaître un accroissement exponentiel dans les jours qui suivent, si aucune action n’est entreprise. Il appartient à l’Etat Congolais de protéger et de sécuriser toute cette pupulation du Kivu. A quand la paix?

mercredi 17 juin 2009

La situation des enfants nous interpelle!

La pauvreté dans laquelle vit la population congolaise et les enfants en particulier, est choquante. Loin des écoles et des salles de jeux pour enfants, le long des rues et dans les marchés, ils sont plusieurs dizaines d’enfants désœuvrés, des enfants de rue ou ceux qui exercent de petites activités lucratives qui contribuent à la survie de leurs familles. Cette pauvreté qui se répercute sur la vie des enfants est telle que des sources onusiennes affirment qu’environ «71 pour cent des ménages en République démocratique du Congo (RDC) vivent en dessous du seuil international de pauvreté qui est de l’équivalent d’un dollar américain par jour et qu’environ 80 pour cent des ménages congolais souffrent de la pauvreté dite non monétaire». A Kinshasa, la capitale congolaise, comme dans les provinces, plusieurs jeunes de moins de 18 ans issus de familles pauvres, dont Auguy Wata, 15 ans, ont parlé à IPS à propos de cette pauvreté qui les «prive de toute chance de devenir un jour des personnes capables de servir le pays». Wata, un des sept enfants d’une famille des parents séparés mais dont la mère est morte pendant qu’il était très jeune, a abandonné l’école à 12 ans faute des frais de scolarité. Il est «devenu cireur de chaussures dans la rue depuis l’âge de 13 ans et gagne l’équivalent en francs congolais d’environ un ou deux dollars américains par jour avec pour tout capital investi une brosse à chaussures et deux boîtes de cirage noir et brun», ce qui lui permet de «contribuer aux charges quotidiennes de la famille». Sur ses six autres frères, un seul a pu poursuivre les études, dit-il. «Tous les autres sont désœuvrés». Pour sa part, Michael Lusanga, 17 ans, a dit à IPS qu’il est «issu d’une famille de quatre enfants dont seulement deux ont eu la possibilité de poursuivre les études». Ses parents ne travaillent pas, mais, ajoute-t-il, de temps en temps, sa mère «fait un petit commerce sur la rue». Ayant arrêté les études à 15 ans pour chercher de petits boulots pouvant l’aider à «contribuer aux charges de la famille», tous les matins, Lusanga fait environ 30 kilomètres à pieds pour venir laver les voitures des fonctionnaires des Nations Unies dans la commune de Gombe, à Kinshasa, et gagner environ un dollar par voiture. Il fait ainsi environ «60 km pour gagner par jour trois à six dollars, notamment à cause de plusieurs autres jeunes désœuvrés avec qui il est obligé de partager ce travail». La situation de Wata et Lusanga n’est pas isolée. Selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), rendu public le 5 juin, et dont copie est parvenue à IPS, «plus de 25 millions d’enfants représentant 39 pour cent de la population totale de la République Démocratique du Congo n’ont pas accès aux services sociaux de base de qualité et sont, de ce fait, privés de la jouissance de leurs droits à la survie, au développement et la protection».
Selon l’UNICEF, «la pauvreté qui affecte 77 pour cent des enfants» est due «aux inégalités sociales et aux disparités géographiques importantes dans l’accès aux ressources et aux services sociaux essentiels» mais aussi aux «effets des conflits et de l’instabilité politique et sociale que le pays a connus au cours des quinze dernières années». Comme l’ont déjà recommandé plusieurs organisations nationales et internationales, l’UNICEF, à son tour, estime que pour remédier à cette situation, l’Etat congolais doit non seulement «améliorer ses capacités institutionnelles des services publics, améliorer l’offre et la demande des services sociaux de base, améliorer le cadre de vie des ménages», mais doit aussi «renforcer les dispositions institutionnelles de protection sociale».
Le ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant regrette tout autant que «le DSRP ne soit pas mis en œuvre pour lutter réellement contre la pauvreté et protéger les enfants congolais». Esther Kamwanya, qui est directrice de l’inspection dans ce ministère après y avoir été conseillère juridique et chargée de la protection de l’enfant, a indiqué à IPS que le seul «mérite du DSRP est d’avoir tenu compte de l’enfant comme groupe spécifique» alors que la plupart des programmes ministériels «considèrent l’enfant dans un ensemble de personnes vulnérables sans spécificité».
Marie Noël Cikuru, coordonnatrice de l’ONG «Vision d’espoir» basée à Bukavu, dans l’est de la RDC, qui lutte pour la protection des enfants et des femmes, et Fernandez Murhola, président de la société civile de Kinshasa, ont exprimé à IPS la déception des activistes des droits de l’Homme. Tous les deux déplorent que finalement, «même la loi adoptée par le parlement et promulguée en janvier 2009 par le président de la République pour la protection de l’enfant, n’ait pas tenu compte des aspects matériels de la pauvreté dans laquelle vivent les enfants congolais». Pourtant, soulignent ces deux activistes, «cette loi se voulait un espoir pour l’amélioration directe de la condition générale de l’enfant en mettant en œuvre les recommandations spécifiques du DSRP».