jeudi 28 mai 2009

Les jeunes avec la pierre du volcan à Goma

Un marteau, quelques bouts de ferraille faisant office de burins et un bon physique suffisent pour gagner son pain à Goma. Parmi les nombreux « petits boulots » vers lesquels se tournent de plus en plus les jeunes de Goma pour assurer leur survie, figure le « Bula matari », casseur de pierre, en langue Kikongo.

La lave volcanique solidifiée qui couvre le sol de Goma constitue à la fois un obstacle pour ceux qui veulent entreprendre des travaux de construction et un gagne-pain pour ceux qui se professionnalisent dans la taille de cette roche noire sortie du Nyiragongo lors de l’éruption de 2002. Les services des Bula matari sont sollicités tantôt creuser une fausse septique, tantôt briser la lave afin de dégager un passage.

J’en ai croisé deux près de chez moi. A l’invitation d’un de mes voisins, ces gaillards avaient pour mission d’affronter la roche et creuser un fossé de trois mètres de profondeur. Impossible de leur faire dire combien gagneront-ils après la tâche. « Secret professionnel » m’a tout simplement rétorqué Jérôme, 35 ans, père de trois enfants. « Je vis de ce métier depuis six ans. Plutôt que d’aller mendier ou voler, je préfère travailler. Ce n’est pas facile mais au moins je peux subvenir aux besoins primaires de ma famille s». A-t-il renchéri.

En attendant les bulldozers des 5 chantiers pour déblayer les rues de la ville et la partie de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Goma couverte de larve, la population se contente pour l’instant des services des Bula matari. Durant le sommeil du Nyiragongo, ses employés œuvrent sans relâche et tirent profit de l’absence d’une intervention des autorités compétentes pour couvrir les traces de la dernière éruption, 7 ans après la tragédie.

vendredi 1 mai 2009

Des enfants démobilisés... ensuite recrutés de force!

La plupart de ces enfants étaient issus du CNDP et du Pareco. Ils avaient été séparés de ces groupes au mois de février dernier lors des opérations d’intégration intégrée. Deux mois plus tard, certains d’entre eux ont à nouveau été recrutés par leurs anciens commandants, selon des témoins qui l’ont déclaré à une délégation de la Monuc.
« Nos enfants qui étaient démobilisés et à qui des documents attestant leur démobilisation ont même été remis ont encore été pris de force dans l’armée. Ils exhibaient leurs documents, mais leurs anciens commandants les déchiraient avant de les amener de force », a témoigné un parent. Ceux qui ne le sont pas encore, d’après les mêmes sources, vivent au quotidien dans une situation de panique et d’inquiétude. C’est le cas de trois de ces enfants qui sont toujours séparés de leurs familles depuis leur démobilisation en février.
D’après leur propre témoignage, ces enfants seraient indésirables même pour leurs parents respectifs qui redoutent des représailles de leurs anciens commandants. D’autres encore ont du mal à s’intégrer dans la vie civile du fait qu’ils n’ont pas de documents attestant leur démobilisation. Mais le commandant FARDC opérant sur l’axe Ufamandu affirme de son côté n’avoir pas encore reçu un rapport sur une menace qui pèserait sur les enfants démobilisés. Il promet néanmoins des investigations à ce sujet.