vendredi 12 décembre 2008

Les multinationales qui pillent le Congo!

Selon le Pontentiel, voilà ceux qui causent le malheur du Congo, et du Kivu en particulier.
C’est donc sur une région à fort potentiel minier, caractérisée malheureusement par l’absence de l’autorité de l’Etat, que vient se greffer le trafic mafieux des minerais. Le SARW, pour dénoncer la pieuvre, ne fait pas dans la dentelle. Il est vrai que les maffieux, pour brouiller la traçabilité de leur «pêche», transitent, pour certains, par des sociétés écran. C’est un modus operandi très courant, mais qui n’échappe pas au scanner des enquêteurs têtus.
Dans son souci d’informer largement le public, le Southern Africa Resource Watch (SARW) publie une liste de sociétés impliquées dans le commerce illicite du coltan au Kivu. Elles sont de diverses nationalités : américaine, allemande, belge, britannique, chinoise, helvétique, juive, kazakhstane, malaisienne, rwandaise. Au lendemain de la diffusion du rapport du SARW, les Congolais s’interrogent. Ils veulent savoir ce qui a changé après la publication du rapport de l’ONU daté 24 octobre 2002 et transmis au Conseil de sécurité.
Question fondamentale : New York a-t-il observé la conversion des 54 personnalités, dont plus de vingt responsables politiques et militaires du Rwanda, de l’Ouganda, du Zimbabwe et de la RDC, citées alors comme les dirigeants des réseaux exploitant les richesses de la RDC ?
(encadré)
Entreprises impliquées dans le trafic du coltan au Kivu
1. Commet Uganda coltan trading Mr. Salim Saleh
2. Afrimex idem Grande Bretagne
3. Amalgamated Metal Corp. id. Grande Bretagne
4. Cabot Corporation tantalum processing USA
5. Cogecom coltan trading Belgique
6. Euromet id. Grande Bretagne
7. Finconcord SA id. Suisse
8. Finmining id. Saint Kitts(Antilles)
9. H.C. Starck GmbH & Co coltan processing RFA
10. Kemet Electronics capacitor/manufacture USA
11. Malaysian Smelting Cor. coltan processing Malaysie
12. Nac Kazatomprom tantalum processing Kazakhstan
13. Ningxia Non Ferrous Metals id. Chine
14. Pacific Ores Metals coltan trading Hong Kong/Chine
15. Raremet Ltd id. Saint Kitts (Antilles)
16. SLC Germany GmbH id. RFA
17. Sogem id. Belgique
18. Speciality Metals Company SA id. Belgique
19. Trademet SA id. Belgique
20. Trinitechinternational Inc. id/exploitation USA
21. Vishay Sprague manufacture USA/Israël
22. Eagle Wings Resources coltan exploitation Rwanda

Des sanctions!!! Alors!

Le groupe d'experts mandaté par le Conseil de sécurité a "trouvé des preuves que les autorités rwandaises se sont rendues complices du recrutement de soldats, y compris des enfants, et ont facilité la fourniture d'équipement militaire" au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de l'ex-général Nkunda, affirme le rapport.
Les autorités rwandaises ont également "envoyé des officiers et des unités des Forces de défense rwandaises en territoire congolais pour soutenir le CNDP", poursuit-il.
Le Groupe a également établi que "le CNDP utilise le territoire rwandais comme base arrière pour lever des fonds et tenir des comptes bancaires".
De leur côté, des unités de l'armée régulière de la RDC (FARDC) "collaborent étroitement" avec des groupes armés dans l'est du pays, notamment les FDLR, rebelles hutu du Rwanda qui comptent parmi eux des interhahamwe (anciens responsables du génocide de 1994), et les Pareco (Patriotes de la résistance congolaise), affirme le rapport.
Cette coopération recouvre notamment "la fourniture de munitions et la conduite d'opérations conjointes contre le CNDP".
Le groupe d'experts affirme n'avoir pas trouvé de preuves que les multiples groupes armés illégaux opérant dans l'est de la RDC se fournissent en armes sur le marché international et en conclut que "les FARDC demeurent la principale source" de ces armements.
Le rapport confirme également que ces groupes armés, notamment le CNDP et les FDLR, détournent à leur profit des sommes colossales en exploitant illégalement les richesses minières de la région.
Ainsi le CNDP contrôle la mine de coltan de Bibatama sur le territoire de Masisi et vend le minerai à la Munsad, une société basée à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, et contrôlée par un proche de Nkunda. Le coltan est un minerai utilisé dans les composants électroniques.
La province du Nord-Kivu fait face depuis fin août à une reprise des affrontements entre d'un côté le CNDP et de l'autre l'armée et divers groupes armés.
La rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda a infligé d'humiliantes défaites à l'armée régulière et campe depuis fin octobre aux portes de Goma.
Ces combats ont jeté sur les routes plus de 250.000 personnes, survivant dans des conditions catastrophiques.

mercredi 10 décembre 2008

L'hypocrisie rebelle!

Les représentants du gouvernement congolais et des forces rebelles ont entamé lundi à Nairobi, la capitale kenyane, des pourparlers de paix sous l'égide des Nations unies.
"Nous ne pouvons pas avancer parce qu'à chaque étape les représentants du CNDP nous disent qu'ils doivent en référer à leur hiérarchie politique et au final, nous sommes bloqués pendant des heures", a expliqué Olusegun Obasanjo, ancien président nigérian.
Toutefois, l'émissaire spécial de l'ONU a souligné que les pourparlers n'avaient pas échoué et annoncé qu'il enverrait une délégation à la rencontre du chef des rebelles, Laurent Nkunda, en R. D. Congo jeudi.
Selon lui, la délégation du gouvernement de la RDC est plus souple que celle des rebelles.
Ni Laurent Nkunda, ni le président congolais Joseph Kabila ne participent à ces discussions. Joseph Kabila a jusqu'ici refusé de rencontrer Laurent Nkunda, arguant qu'une telle rencontre constituerait une reconnaissance des rebelles.
Au total, plus de 250.000 personnes ont été forcées d'abandonner leurs maisons depuis le début de l'offensive des forces de Laurent Nkunda le 28 août dernier.
Et plus de 30.000 réfugiés de République démocratique du Congo (RDC) ont gagné l'Ouganda voisin depuis le mois d'août, fuyant les combats au Nord-Kivu, a précisé lundi le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) en Ouganda.

samedi 6 décembre 2008

Des négociations hypocrites! Et le calvaire continue!

Les chefs des diplomaties congolaise et rwandaise ont entamé à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), des discussions sur le conflit dans la province du Nord-Kivu. Il s'agit d'une "réunion bilatérale" de deux jours, qui s'inscrit dans le cadre "des discussions entamées le mois passé", a déclaré à son arrivée le ministre des Affaires étrangères de RDC, Alexis Thambwe Mwamba.
Son homologue rwandaise Rosemary Museminali a précisé que l'ordre du jour portait sur deux rébellions présentes au Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda: celle de Laurent Nkunda qui défie l'armée congolaise, et celle des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des miliciens hutu rwandais opposés au régime de Kigali. "Nous allons écouter les généraux qui doivent nous présenter leurs projets concernant les FDLR", a-t-elle expliqué. "Nous allons écouter ce que le gouvernement congolais fait contre Laurent Nkunda et examiner quelle peut être la contribution du Rwanda", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir la rébellion de Laurent Nkunda, un ex-général tutsi congolais, ce que Kigali dément. De son côté, le Rwanda exige depuis des années le désarmement des FDLR, qui comptent parmi eux des auteurs du génocide anti-tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés de l'autre côté de la frontière. Cette question empoisonne les relations bilatérales malgré la signature à Nairobi en novembre 2007 d'un "Communiqué conjoint", dans lequel Kinshasa s'engageait à lutter contre les FDLR et Kigali à empêcher toute forme de soutien à un groupe armé en RDC. Mais ces engagements sont restés lettre morte. Avec la reprise des combats à grande échelle, il y a trois mois, au Nord-Kivu, les deux pays ont renoué contact. M. Thambwe s'est rendu le 28 octobre à Kigali, Mme Museminali est venue à Kinshasa le 30 octobre, et M. Thambwe est retourné à Kigali le 14 novembre. Cette fois, la rencontre a lieu à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
La ministre des affaires congolaises est à nouveau accompagnée de l'envoyé spécial du président rwandais Paul Kagame pour la région des Grands Lacs, Joseph Mutaboba. Son homologue congolais est pour sa part venu à Goma avec les ministres de l'Agriculture, de l'Enseignement supérieur et du Développement rural, tous trois originaires de l'est de la RDC. La délégation congolaise inclut également l'Abbé Apollinaire Malu Malu, coordinateur du "programme Amani" lancé en janvier avec l'ensemble des groupes armés congolais du Nord et Sud-Kivu en vue d'un cessez-le-feu. Ce programme est un point de blocage entre le gouvernement de Kinshasa et la rébellion de Laurent Nkunda: le chef rebelle exige un dialogue direct avec Kinshasa, qui ne veut pas négocier seul à seul. "Nous sommes prêts en tant que Congolais à discuter avec lui (Nkunda) dans le cadre du programme Amani", a encore répété jeudi le chef de la diplomatie congolaise, ajoutant: "dans la délégation, il y a des gens qui peuvent le rencontrer à tout moment."