lundi 19 novembre 2007

Les abus des Casques bleu de l'ONU en R D Congo!


( Sur la photo, la base militaire de la MONUC à Amsar à 17km de la ville de Bukavu)

Selon des sources onusiennes, un soldat du contingent marocain basé à Bunia aurait eu des rapports sexuels avec une jeune. La jeune femme affirme avoir été blessée au visage par arme blanche par le Casque bleu. "Elle a bien été blessée au visage. Elle a été soignée et prise en charge à l'hôpital marocain de Bunia, mais les témoignages sont assez confus et l'enquête devra déterminer si c'est bien un Casque bleu qui est responsable de cela", a indiqué à l'AFP une de ces sources.

La Monuc a été éclaboussée par plusieurs scandales impliquant ses personnels, civils et militaires, dans des affaires d'abus sexuels ou de trafics de minerais, depuis son déploiement en RDC en 2001. Entre décembre 2004 et août 2006, "au moins 140 cas d'allégations" sur des abus d'exploitation sexuelle ou de prostitution impliquant son personnel avaient été répertoriés par la Monuc.

En février 2005, l'ONU avait décidé d'interdire aux Casques bleus d'avoir des relations sexuelles avec des Congolais, après la révélation d'affaires d'abus sexuels sur des filles de 13 ans.
Les Nations unies ne disposent pas d'armée en tant que telle et leurs opérations de paix sont menées avec des forces fournies par les pays membres. Lors de scandales, l'ONU n'a souvent comme seul moyen coercitif que de renvoyer les responsables dans leur pays d'origine.
Créée en 1999, la Monuc est actuellement la plus importante opération de maintien de la paix dans le monde, forte de plus de 19.000 personnels dont quelque 17.600 militaires.

vendredi 16 novembre 2007

Le viol, une arme de guerre en RDC

Le 23 octobre dernier, à l'occasion du vote au conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1325 condamnant la violence à l'égard des femmes dans les conflits armés, plusieurs représentants ont fait mention de la situation catastrophique à cet égard de la province du Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), déjà ravagée par la guerre civile.

Un tiers des femmes de cette province auraient été violées, selon Bert Koenders, ministre de la Coopération et du développement des Pays-Bas, "horrifié" par un récent voyage. Les victimes se comptent par "centaines de milliers" depuis deux ans, dont 25.000 au Sud-Kivu rien qu'en 2006, d'après le Représentant spécial adjoint de l'ONU en RDC, Ross Mountain.

Le documentaire de la réalisatrice allemande Susanne Babila, "Le viol, une arme de guerre au Congo", permet de passer des mots aux images. Il atteste d'une situation où la Monuc (Mission des Nations Unies au Congo) reste impuissante, où les aides médicales et psychologiques sont insuffisantes, et où les suites judiciaires semblent inexistantes en dehors du recensement des victimes.

La présence de minerais rares (or, mais aussi coltan et cassitérite qui entrent dans la composition des téléphones portables) avivent les trafics illicites et la circulation de divers groupes armés.

Le groupe "Rasta" qui oeuvre pour le compte des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les FDLR elles-mêmes, et parfois des hommes de l'armée (FARDC) et de la police congolaises, sont désignés comme les auteurs présumés de ces viols systématiques, quand ils ne s'accompagnent pas de meurtres d'enfants ou d'enlèvements.

Eclairé par quelques (et peut-être insuffisantes) interviews (un journaliste, un responsable de la MONUC, un médecin) sur les tenants et les aboutissants d'un tel fléau, le film est centré sur quelques témoignages parmi les nombreuses victimes soignées à l'hôpital de Bukavu. Et comme si cela ne suffisait pas, ces femmes de tous âges (et même des enfants), parfois esclaves sexuelles pendant plusieurs années, physiquement mutilées, stériles ou atteintes du sida, psychologiquement détruites, endurent aussi le rejet de leurs proches ou de leur communauté.

"Le viol, une arme de guerre au Congo", Arte, jeudi 15 novembre à 22h15. Ce documentaire est disponible sur le site d'arte: http://www.arte.tv/fr/70.html.

vendredi 9 novembre 2007

Des auteurs des violences sexuelles, "toujours impunis", regrette un représentant de l'ONU au Congo.

Ross Mountain, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l'ONU et le coordinateur des actions humanitaires en RDC, s'est dit "très déçu" par les faibles progrès enregistrés pour juger les coupables de violences sexuelles sur les femmes dans ce pays.
"Il est très difficile d'obtenir des statistiques spécifiques. Au total, je regrette d'annoncer qu'il s'agit de centaines de milliers de victimes sur les deux dernières années", a affirmé M. Mountain.
Il a indiqué que 50.000 cas avaient été rapportés dans la moitié des centres de santé l'année dernière, selon le chiffre donné par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), et qu'on parle de 25.000 cas au Sud Kivu.

Pour M. Mountain, la tradition est normalement de protéger les femmes du pays, il s'agit donc largement du résultat d'un conflit qui perdure. C'est un "problème massif qui exige que non seulement toutes les femmes victimes de viol soient soignées, mais aussi que la violence sexuelle disparaisse", a-t-il affirmé.

M. Mountain a expliqué que les auteurs des violences sexuelles sont principalement des hommes en uniforme, des militaires, des miliciens, mais qu'une tendance inquiétante est l'augmentation des violences perpétrées par des civils.

Le gouvernement de la RDC agit en offrant des soins médicaux et psychologiques aux victimes, et en aidant à leur réinsertion au sein de leurs communautés, a-t-il poursuivi, mais le plus difficile reste de faire traduire en justice les responsables.

La MONUC, en coordination avec l'équipe de l'ONU dans le pays et notamment l'UNFPA, s'efforce de protéger les civils en déployant par exemple des forces dans les camps de personnes déplacées et en développant des programmes pour faire face à ces violences et aider les victimes, a indiqué le représentant de l'ONU.

Nkunda et autres chefs de guerre du Kivu pousuivis par la CPI de la Haye

Laurent Nkunda, qui dirige la rebellion des tutsidans le Kivu, figure parmi les personnes visées par la Cour d'appel internationale (CPI) qui vient d'ouvrir des enquêtes dans les provinces du Kivu. La CPI va maintenant s'attaquer aux faits qui se sont déroulés au Kivu après l'Ituri, dans la province Orientale. Elle estime que le Kivu constitue une autre zone où les groupes armés et leurs leaders ont commis plusieurs crimes de guerre ou crime contre l'humanité.
On rappelle les exactions et massacres commis à Kasika, Makobola, dans le Sud-Kivu où les femmes avaient été enterrées vivantes à Mwenga sans oublier les abominables viols perpétrés sur des femmes. Ce qui ne manquera pas d'attirer l'attention des enquêteurs qui ont le devoir de faire la lumière sur tous ces faits répréhensibles.